Monsieur le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche, j'appelle votre attention sur la situation alarmante du lycée d'enseignement général et technologique agricole de Bazas en Gironde, parfaite illustration de la situation de l'enseignement agricole public, aux mérites pourtant unanimement reconnus et au taux d'insertion professionnelle tout à fait remarquable.
De façon générale et à Bazas en particulier, à chaque rentrée, les conditions d'enseignement se dégradent du fait des réductions budgétaires : non-remplacement des enseignants, suppression d'options, d'enseignements et de filières.
Cette année encore à Bazas, le lycée agricole a connu une diminution des effectifs du fait de la contractualisation imposée par l'État et du non-renouvellement de six postes dans les services administratifs et logistiques, et cela bien que les demandes d'inscriptions aient été supérieures à l'année précédente.
Aujourd'hui, l'établissement est réellement en danger. Après une baisse en 2009 et bien que maintenu à un niveau stable en 2010, le niveau de la dotation globale horaire fragilise la situation de l'établissement et ne permet pas de faire face aux exigences des nouveaux programmes décidés par l'État. Dans le domaine administratif, 2,7 postes seront encore supprimés en septembre 2010.
Par ailleurs, l'inquiétude est grande quant à la pérennisation ou au développement de certaines filières ou sections dans l'établissement. La direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt vient de refuser la demande d'ouverture d'une section élevage du cheval, alors que le lycée renforce depuis trente ans ses formations dans ce domaine et que le conseil régional, avec l'accord de la DRAAF, vient d'investir pour permettre son développement.
Certes, elle autorise l'établissement à proposer des modules d'adaptation professionnelle de la filière équine, mais sans les dotations d'heures correspondantes. Or le volume horaire global non encore affecté est quasi nul, le lycée n'ayant déjà pas suffisamment d'heures pour l'enseignement de la langue vivante 2 et devant pourvoir aux besoins horaires des matières techniques du nouveau baccalauréat professionnel. Enfin, l'ouverture à la rentrée 2010 d'une classe de première bac professionnel « Forêt » reste encore incertaine alors qu'il s'agit de l'une des missions de l'établissement.
Lors des assises nationales de l'enseignement agricole public, vous nous avez assurés de votre engagement quant à la sauvegarde de l'emploi de l'enseignement agricole public ; vous nous avez assurés de votre ambition de lui offrir un nouveau souffle et des perspectives. Si vous avez confirmé certains de ces engagements, comme le moratoire sur les suppressions d'emplois pour 2010, aucune réponse n'est apportée pour 2011 et 2012.
Aussi je vous demande quelles mesures vous comptez prendre pour l'enseignement agricole public et spécifiquement pour soutenir et améliorer la situation du lycée agricole de Bazas.