Madame Lignières-Cassou, vous avez raison de vous mobiliser et de vous impliquer personnellement dans ce projet, je le dis d'expérience, puisque j'ai fait de même dans mon propre territoire. C'est le meilleur moyen d'être en lien avec une administration pénitentiaire qui ne demande qu'à trouver des interlocuteurs avec lesquels il faudra de toute façon négocier, in fine, s'agissant de ce problème toujours très délicat de recherche de site. Tout le monde veut des prisons plus adaptées, plus sûres et plus humaines, mais chacun estime qu'elles seront mieux chez le voisin, j'en sais quelque chose. Il est bon que vous preniez cette affaire à coeur mais aussi en main.
Votre question a eu l'intérêt de susciter un courrier du préfet, mais il vous a apporté l'essentiel, sans doute, des précisions que je voulais vous fournir aujourd'hui, d'où le tour plus personnel de ma réponse.
Beaucoup de maisons d'arrêt, comme celles de Pau, d'Aurillac ou celle de ma ville, datent des années 1860. Il est parfois possible de les restructurer quand elles offrent de l'espace et que le bâti s'y prête. Mais la mise en oeuvre de la loi pénitentiaire n'est pas possible dans la maison d'arrêt de Pau ; il est donc indispensable de construire un nouvel établissement dans la région.
Reste à savoir si ce nouveau site aura vocation à regrouper des établissements existants, ce qui est parfois le cas, par exemple chez moi. Je suis prêt à organiser un rendez-vous avec le directeur de l'APIJ, M. Weiss, avec le directeur régional et – pourquoi pas ? – un représentant de la Direction centrale de l'administration pénitentiaire, de manière à aller un peu plus au fond des choses et voir comment nous pouvons coopérer pour la mise en oeuvre de cet établissement, avant que les débats viennent sur la place publique.
L'APIJ va, pour la recherche foncière qui est déjà lancée, prendre l'attache du préfet qui se rapprochera des collectivités locales. Ce qui était prématuré hier devient aujourd'hui une réalité.
L'un des critères retenu dans la recherche de sites concerne l'accessibilité, pas seulement en automobile, mais aussi par les transports en commun, pour en faciliter l'accès aux familles des détenus et aux personnels.
Je vous confirme que cet établissement fermera dans la période 2015-2017. Pour autant, il n'est pas question d'y arrêter les investissements, pour des raisons de dignité et d'humanisation. Il faut seulement les calibrer en fonction de la perspective de sa fermeture. C'est la raison pour laquelle, en attendant le nouveau site, nous n'abandonnons pas l'établissement actuel. Voilà un message pour les personnels et les familles.