L'organisation de la filière universitaire de médecine générale engagée cette année est une bonne nouvelle. L'enjeu est important pour l'organisation du système médical dans la mesure où en dépend en grande partie le choix que les étudiants feront de cette discipline et où cette création contribue à réduire les inégalités de statut avec les enseignants des autres spécialités
La loi du 8 février adoptée à l'unanimité de notre Assemblée, ainsi que le décret du 28 juillet, ont jeté des bases législatives et réglementaires pertinentes pour l'organisation de la filière, mais les enseignants de médecine générale attendent toujours les arrêtés et décrets qui doivent compléter cette architecture.
Cependant, l'urgence est d'abord d'accroître les effectifs d'enseignants. En effet, la situation des facultés de médecine sur le terrain est très difficile et a peu évolué. Vous annoncez sept titularisations pour 2009, c'est largement insuffisant... Pour installer concrètement et efficacement la filière universitaire de médecine générale, il est indispensable de disposer d'un titulaire par faculté et donc de créer rapidement des postes afin de ne pas décevoir et de poursuivre de façon dynamique sur la voie ouverte notamment par la loi de février dernier.
Le nombre d'étudiants croissant mécaniquement avec l'augmentation du numerus clausus, ce qui est positif, les enseignants demandent que soient rapidement créés au moins vingt postes d'enseignants associés. Ces derniers sont la cheville ouvrière de la formation des internes en médecine générale. Or ils ne sont, à l'heure actuelle, que 130 pour plus de 6 000 internes de troisième cycle, et doivent faire face à une augmentation de 25 % des effectifs, soit un ratio plus de dix fois inférieur à celui des autres disciplines ! Vous annoncez la création de vingt postes de maîtres de conférences, mais sur ces vingt, dix correspondent à de simples remplacements !
Par ailleurs, les crédits nécessaires au financement de cette filière de formation ne sont pas à ce jour débloqués.
Vous le voyez, madame la ministre, des gestes concrets sont encore nécessaires.