Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, mesdames les secrétaires d'État, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, nous entrons enfin dans le vif du sujet en nous apprêtant à fournir les instruments indispensables à la garantie de la préservation de notre environnement dans de nombreux secteurs d'activité.
Toutefois, l'engouement suscité par le Grenelle ainsi que la nécessité, ô combien urgente et fondamentale, de changer nos comportements en vue d'assurer un avenir durable à nos enfants, ne doivent pas nous faire perdre de vue notre rôle auprès de nos concitoyens pour que soient respectés l'aspect humain et la qualité de la vie dans nos villes.
Je souhaite plus particulièrement insister sur le nouveau projet d'urbanisme que nous devons inventer aujourd'hui.
Vivre dans une ville est souvent vécu comme une contrainte. On pense aux embouteillages, à la pollution, au stress. Or l'urbanisme nouveau que nous sommes en train de dessiner se doit de concilier les critères environnementaux avec les critères économiques et sociaux au regard de la qualité de la vie qui doit constituer le coeur de ce projet.
La maîtrise de l'énergie et les émissions de C02 doivent impérativement être pensées à l'aune du mode de vie des habitants. Dès lors, la densification de la population dans une perspective d'économie d'espace ne doit pas condamner les villes à des concentrations excessives car les citadins ont besoin d'espace pour vivre mieux.
Ville dense et ville verdoyante ne sont pas des notions contradictoires. Ainsi, le réchauffement climatique et ses impacts doivent entraîner l'intégration de la nature pour favoriser la captation du carbone car la végétalisation participe aussi au rafraîchissement de l'espace urbain. C'est pourquoi je propose que soit établi, lors de chaque construction, un bilan de l'espace vert détruit qui doit être reconstitué par des plantations. Toute opération d'urbanisation doit être compensée par la valorisation des espaces végétaux. En conséquence, je défends le principe des éco-cités et l'importance de la valorisation d'espaces verts dignes de ce nom, afin de privilégier la qualité de vie des citadins et le rafraîchissement des villes.
À l'heure où certaines communes se trouvent régulièrement déclarées en état de sécheresse, toutes ces dispositions, qui préfigurent la ville de demain, sont à prendre en compte dès maintenant afin d'anticiper le changement climatique.
J'avais déposé à ce sujet une proposition de loi avec Patrick Baudouin et plusieurs de mes collègues concernant la récupération des eaux pluviales. Je regrette que ce projet de loi ne prenne pas plus en considération la préservation de cette ressource naturelle. Pourtant le crédit d'impôt, en matière de récupération d'eau de pluie, institué en 2007 en direction des particuliers a démontré l'attachement de nos concitoyens à participer à la maîtrise de la ressource. Cette mesure simple a aussi généré une véritable économie et une valeur ajoutée incontestable ainsi que la création d'un grand nombre d'emplois.
À ce titre, nous aimerions aller beaucoup plus loin et, à l'image de nos voisins européens et de certaines de nos collectivités pionnière en la matière, favoriser l'installation, dans tous les bâtiments d'équipement public à construire, d'un dispositif de collecte, de traitement et de distribution des eaux de pluie. Nous déposerons un amendement en ce sens qui viendra rejoindre les dispositifs relatifs aux bâtiments.
Dans la dynamique de ce texte qui situe la France à la pointe des pays en matière de législation environnementale, faisons en sorte, en tant qu'élus, de montrer l'exemple en privilégiant les pratiques durables. Il est en effet du devoir de l'État d'initier une démarche éco-citoyenne de récupération d'eau, comme il le fait en matière de consommation d'énergie. Ainsi, nous ferons prendre conscience à tous de l'évolution indispensable à la préservation de l'environnement.
Mes chers collègues, nous devons continuer à animer l'esprit précurseur du Grenelle qui a fait consensus en début de législature. La prise de conscience de nos concitoyens de l'urgence environnementale nous montre bien que nous sommes dans le ton. Pour une fois le politique est en avance sur les professionnels, et les mentalités changent car nous avons su imprimer une dynamique de départ.
C'est pourquoi je soutiendrai avec vigueur ce texte dont la portée, j'en suis convaincue, sera déterminante pour le quotidien de millions de Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)