■ Ce projet de loi propose la déclinaison pratique des objectifs fixés dans la loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement.
Je tiens à souligner la volonté politique du Président de la République et du Gouvernement de placer le développement durable au coeur des débats parlementaires. En vérité, un tel débat est sans précédent et il convient donc de rendre à la majorité, ce qui appartient à majorité.
Ce projet de loi portant engagement en faveur de l'environnement n'est pas un texte de plus mais bien un véritable projet dont les apports sont essentiels dans les domaines suivants : l'amélioration énergétique des bâtiments et l'harmonisation des outils de planification ; le développement des infrastructures alternatives à la route ; la réduction des consommations d'énergie ; la préservation de la biodiversité ; la maîtrise des risques, le traitement des déchets et la préservation de la santé ; la mise en oeuvre d'une nouvelle gouvernance écologique.
Étant donné l'importance de ces mesures, je souhaite que le débat ne se focalise pas exclusivement sur l'énergie éolienne, comme le font les médias depuis quelques jours. Sans du tout laisser cette question de côté, portons notre attention sur l'ensemble du texte et ses avancées.
Si vous me permettez, je souhaite que le débat sur les éoliennes ne pollue pas outre mesure le projet de loi portant engagement national pour l'environnement dont les enjeux sont considérables, et je souhaite que nos débats soient riches et constructifs avec pour objectif le respect du principe de développement durable. Si j'insiste sur ce principe, c'est qu'il est, en de nombreuses reprises, dévoyé.
Pour illustrer mon propos, je prendrai l'exemple de pratiques culturales agricoles ou viticoles qui ont permis une nette diminution de l'emploi de produits phytosanitaires.
Certes, les efforts en la matière doivent être poursuivis. mais nombre d'agriculteurs et de viticulteurs se sont engagés dans des pratiques de cultures raisonnées. On veut imposer une réduction de 50 % des produits phytosanitaires, soit ! Néanmoins il convient de tenir compte des efforts déjà réalisés en la matière. J'espère qu'au cours de ce débat nous aurons l'occasion, monsieur le ministre, de clarifier ce point car les agriculteurs et les viticulteurs sont soucieux à ce propos.
D'ailleurs, si les agriculteurs utilisent des produits phytosanitaires, c'est souvent pour préserver leurs récoltes de maladies. Si vous me permettez ce parallèle, nous ne demandons pas aux Français de réduire aussi drastiquement leur consommation de médicaments alors même que nous sommes l'un des pays au monde qui en consomme le plus, avec toutes les conséquences que cela entraîne. Ne stigmatisons donc pas les agriculteurs quand l'ensemble de la population n'est pas en mesure de limiter sa consommation de médicaments. Plaçons ce débat sous le signe du développement durable.(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)