La crise a encore eu bon dos, en permettant au Gouvernement, le Grenelle à peine ratifié, de programmer la construction de nouvelles autoroutes grâce au plan de relance de la croissance.
Soutenus par un certain nombre de parlementaires de droite, appartenant aussi bien à l'UMP qu'au Nouveau Centre, les lobbies industriels ont poursuivi le travail de sape du Grenelle par les amendements qu'ils ont inspirés : baisse du niveau de performance énergétique exigé pour les bâtiments au profit du chauffage électrique et du nucléaire, objet du fameux amendement Ollier ; report de la taxe poids lourd, pour des motifs techniques ; amendements de la commission des affaires économiques et sociales favorables à l'incinération, quand l'idée de départ est la diminution des déchets à la source.
Quant à l'énergie éolienne, l'acharnement déployé contre ce type d'énergie n'est ni plus ni moins qu'un soutien à la filière nucléaire. À ce titre, l'article 34 du projet de loi est caricatural, puisqu'il classe les éoliennes dans la catégorie des installations classées pour la protection de l'environnement, avec des seuils d'autorisations : concentration d'au moins cinq installations et minimum de quinze mégawatts de puissance.
Si les médias annoncent un recul – minime – sur cette question, de nombreuses limites demeureront, notamment l'interdiction d'implanter des machines à moins de 500 mètres de toute habitation, voire de « zones destinées à l'habitation ».