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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 4 mai 2010 à 21h30
Engagement national pour l'environnement — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Après discussion avec notre rapporteur Serge Grouard que je remercie d'être attentif à cette question, il apparaît qu'il n'y a pas de concurrence mais une totale complémentarité entre cette ligne et les deux lignes à grande vitesse, allant l'une vers Bordeaux, l'autre vers Lyon.

Cela est tellement vrai que l'on peut – et que l'on doit – imaginer une connexion de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse à la future ligne à grande vitesse Paris-Centre-Auvergne-Lyon, à hauteur de Vierzon par exemple, afin d'accroître la performance et l'utilité de ces deux lignes. D'ailleurs, une rame TGV fonctionne actuellement avec succès, celle qui relie Brive à Lille en passant par Limoges, Châteauroux et Vierzon au rythme d'un aller-retour par jour.

Ainsi, la nécessité de repositionner cette ligne comme une ligne d'intérêt national est évidente à tout point de vue : aménagement du territoire ; nécessaire développement du fret ; limitation des émissions de gaz à effet de serre ; complémentarité avec la ligne à grande vitesse Paris-Centre-Auvergne-Lyon ; immédiateté avec laquelle on peut apporter des améliorations décisives en termes de matériel, d'infrastructures, de temps de parcours.

De plus, ce repositionnement peut se faire à un coût extrêmement faible comparé à la mise en oeuvre d'une ligne à grande vitesse, et dans un temps de financement différent.

Nous avons et nous aurons besoin à l'avenir de trois radiales pour les voyageurs et le fret. M. Leboeuf, directeur des grands projets à la SNCF, estime que la saturation actuelle et future des deux radiales – vers Bordeaux et vers Lyon – oblige à moderniser l'axe Paris-Toulouse par Orléans, Vierzon, Châteauroux et Limoges. Ces propos, peu contestables, ont été confirmés aujourd'hui même par M. Delion, directeur général de RFF.

Comme je viens de le rappeler, le financement n'a rien à voir avec le coût d'une ligne à grande vitesse. De plus, je propose d'apporter des améliorations en trois étapes s'échelonnant entre l'immédiat et l'échéance de dix à quinze ans, c'est-à-dire le moment où commenceront les investissements pour la ligne à grande vitesse Paris-Clermont-Ferrand-Lyon.

Vous ne pouvez ignorer qu'une modernisation importante de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse est soutenue par huit parlementaires, quinze maires, quatre présidents de conseil général, trois présidents de région, toutes les associations de la ligne et les syndicats. N'ignorez pas ces territoires et leur population !

J'ajoute, comme j'ai eu l'occasion de le dire au Premier ministre lorsqu'il a reçu les présidents de groupe au sujet du grand emprunt, que celui-ci ne comporte rien sur le ferroviaire, ce qui est une hérésie ; à telle enseigne, d'ailleurs, que notre très mesuré et pertinent rapporteur général du budget, Gilles Carrez, a proposé, lors du projet de loi de finances rectificative pour 2010 examiné en février dernier, de réserver une partie des 35 milliards d'euros au ferroviaire. Selon lui, cette réserve pourrait être de 4 à 5 milliards d'euros.

Madame la secrétaire d'État auprès du ministre de l'écologie – puisque monsieur le ministre d'État a provisoirement quitté l'hémicycle –, monsieur le rapporteur, vous avez l'occasion de marquer, par un signe fort, que la priorité va bien au développement du rail et à l'environnement, que l'aménagement du territoire n'est pas oublié et que les articles de loi du Grenelle 1 dont j'ai parlé ne sont pas là que pour le décor, mais ont bien une traduction concrète sur le terrain.

Dans le même ordre d'idée, il convient de classer quatrième autoroute ferroviaire nationale la transversale Nantes-Lyon par Tours et Vierzon, qui reliera l'Atlantique à Turin, puis au centre de l'Europe, et d'accélérer les études sur cet axe dont l'intérêt européen a déjà été reconnu.

Monsieur le rapporteur, je sais que vous pouvez être un allié de poids sur ces deux sujets car ils concernent non seulement notre région, mais aussi l'intérêt économique et écologique de tout le pays. Madame la secrétaire d'État auprès du ministre de l'écologie, vous êtes la mieux placée pour aider le Gouvernement à prendre pleinement conscience que l'effort à fournir pour assurer au transport par le fer un véritable bond qualitatif et quantitatif sur l'ensemble du territoire est la condition d'une plus grande efficacité au plan économique et écologique, sans oublier que les hommes et les femmes qui l'utilisent et le font vivre doivent rester la première des préoccupations. (Applaudissements sur divers bancs du groupe SRC.)

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