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Intervention de Jean Lassalle

Réunion du 4 mai 2010 à 21h30
Engagement national pour l'environnement — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, mesdames les secrétaires d'État, monsieur le président de la commission, messieurs les rapporteurs, je tiens d'abord à vous dire que j'aurais pu avoir du plaisir à participer à ce débat, mais que je n'en ai pas du tout, pas plus que je n'en ai eu à participer au premier. Je ne vous fais pas le reproche d'être moins enthousiaste, monsieur le ministre d'État, mais c'est certainement une affaire difficile, qui est arrivée à ce stade sans doute un peu rapidement et dont on n'a pas bien pris la mesure. En tout cas, ce n'est pas votre talent qui est en cause – je vous connais depuis longtemps et je sais que vous en avez – ni votre capacité à animer des réunions inanimables, c'est-à-dire des réunions invraisemblables, sans accord possible. La preuve : vous y êtes arrivé et c'est bien.

Cependant le problème, c'est que quand je vous écris, c'est à l'homme en colère de Valenciennes que je m'adresse et à lui seul, parce que vous m'avez touché avec votre livre, Un homme en colère. Quant à moi, je ne suis pas l'homme en colère des Pyrénées ; je n'ai pas votre talent ; mais je suis l'homme triste. En effet, pour moi, la nature, la France, la terre, la mer, la planète, ma mère, tout cela était la même chose, et je l'aimais sans me rendre compte qu'il le fallait. Je l'aimais naturellement. J'ai beaucoup aimé aussi le pays dans lequel je suis né, où j'ai grandi, ivre de liberté et d'indépendance. Puis, j'ai connu la France et le vaste monde.

Ce que j'en vois aujourd'hui ne correspond pas vraiment à ce qui en est dit ici par vous et par ceux qui parlent à vos côtés. Peut-être suis-je déphasé, peut-être que le fait d'être resté trop longtemps dans un endroit où l'on attrape un accent à couper au couteau – avec cela, on ne va pas très loin – m'a donné un regard réducteur, mais je vois des campagnes à la mort ! Il restera 100 000 paysans en France dans quatre à cinq ans d'ici.

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