À l'époque, on nous prenait pour de doux rêveurs. Si M. Jacob avait eu un débat avec Mme Voynet, il aurait sans doute dit que ces corridors écologiques pour les petites bêtes étaient une aberration. Vous combattiez cela avec une telle fermeté !
Nous l'avons quant à nous soutenue et nous avons été très heureux qu'elle figure dans le Grenelle. Mais voilà, d'un projet qui marquait une ambition nous sommes malheureusement passés à ce que j'appelle l'écologie décorative. On réunira des gens avec les préfets, on organisera des tables rondes, les associations travailleront, il y aura des cartes, des schémas, peut-être même des consultations, et au bout du compte cela n'aura rien d'obligatoire.
Dans le même temps, des gens beaucoup plus puissants, dans d'autres administrations de l'État, continueront de se réunir avec d'autres lobbies, pour élaborer des schémas d'infrastructures, avec des aéroports par ci, des autoroutes par là, des extensions portuaires ailleurs : « La trame verte et bleue ? Oui, mais ça n'est pas obligatoire ! » C'est de l'écologie décorative.