Cette revendication s'exprime notamment dans deux domaines : celui de la gestion de l'eau et celui des phytosanitaires.
L'eau, d'abord, est un facteur de production essentiel notamment dans tout le sud de la France. Il est bien beau de lutter contre le réchauffement climatique, nous disent nos paysans avec raison, mais il faudrait aussi tout simplement s'y adapter. À titre d'exemple, ma région, l'Aquitaine, est l'une des régions qui s'est réchauffée le plus vite – elle a pris 2° en soixante ans – et l'une de celles où la méditerranéisation du climat et de l'écosystème est la plus rapide. Alors, oui, comme le prévoit la loi sur l'eau, comme le réaffirme le Grenelle, il faudra avoir le courage de créer des réserves en eau supplémentaires : lacs collinaires, barrages sur nos rivières. C'est vital pour notre ruralité mais c'est aussi un point d'affrontement avec les écologistes intégristes qui ne veulent à aucun prix entendre parler de création de nouvelles ressources en eau.
En ce qui concerne les phytosanitaires, le Grenelle prévoit une diminution de 50 % de leur utilisation dans les dix ans à venir. Nous reconnaissons tous qu'il y a des progrès à faire dans ce domaine, mais, là encore, les agriculteurs pressentent que, dans un monde toujours plus ouvert, y compris aux maladies infectieuses et virales, la survie de leur activité passe par les phytosanitaires. Pour des raisons sanitaires et économiques, ils n'arrivent pas à croire à une agriculture saine et compétitive sans ces produits.