C'est un débat légitime, un débat essentiel. Il ne faut pas l'escamoter. Oui ou non voulons-nous concilier progrès et croissance avec les exigences environnementales ? Ou avons-nous, consciemment ou non, déjà choisi la décroissance comme seule sortie à la crise écologique ?
Le Grenelle est clairement positionné dans le camp de ceux qui veulent faire émerger une nouvelle croissance verte. Chacune de nos familles politiques va devoir parler clair sur ce sujet. On ne pourra pas rester longtemps dans l'ambiguïté, par exemple soutenir le virage en faveur des TGV à Paris et s'y opposer sur le terrain, à Agen ou à Bordeaux.
Les centristes, eux, se considèrent comme des militants du Grenelle et ils s'opposeront fermement aux discours néo-malthusiens qui sont lourds de conséquences en matière de régression économique ou sociale.
Les tenants de la décroissance remettent en cause le bien-fondé de la croissance qui permet la création de richesses, d'emplois, l'amélioration du niveau de vie et de la santé, bref qui permet le progrès, notamment le progrès social. Autant le mouvement écologique – il faut lui en être reconnaissant – nous a, à juste titre, bousculés pour remettre en cause la nature de notre croissance, autant il serait suicidaire de renoncer à l'idée même de progrès et de croissance.