Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, mesdames les secrétaires d'État, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, le Grenelle vient de loin, de très loin. Il vient des premières voix qui se sont élevées fortement pour nous sensibiliser, il y a une quarantaine d'années, aux enjeux environnementaux alors que nous y étions hermétiques.
S'il ne fallait retenir qu'une seule image et un seul prophète, ce serait René Dumont terminant sa présentation télévisuelle lors de la campagne présidentielle de 1974 en buvant un verre d'eau pour nous alerter sur sa rareté future.
Reconnaissons-le, le mouvement écologiste a longtemps prêché dans le désert et il a fallu attendre les années 1990-2000 pour que l'opinion publique bouge enfin en profondeur. Sans doute ce mouvement a-t-il été rendu possible par le travail de fourmi des scientifiques qui ont objectivé des phénomènes de long terme aussi difficiles à appréhender à notre échelle humaine que le réchauffement climatique ou le recul de la biodiversité.
Le Grenelle est aussi l'enfant de tous ceux qui ont su l'expliquer avec pédagogie à l'opinion publique et je pense ici à des gens aussi différents qu'Al Gore avec son documentaire, La vérité qui dérange, Yann Artus Bertrand et son film Home, ou encore Nicolas Hulot et son manifeste. Rappelons-nous la campagne présidentielle de 2007 : Nicolas Hulot réussit le tour de force de faire signer son pacte écologique par les principaux candidats, Ségolène Royal, François Bayrou et, bien sûr, Nicolas Sarkozy.
L'honneur de cette majorité présidentielle, et le vôtre, monsieur le ministre d'État, est d'avoir tenu parole, sur la démarche comme sur le fond.
Sur la démarche d'abord, les centristes ont soutenu ce processus démocratique nouveau qui mettait au début du processus politique une conférence rassemblant l'ensemble des parties prenantes, notamment, pour la première fois, les associations écologiques. Cette démarche, entreprise dès l'été 2007, aboutissait à l'adoption consensuelle de 238 engagements.
Finalement, le seul test qui vaille pour juger si l'élan initial du Grenelle aura bien été respecté sera de comparer ces 238 engagements initiaux avec l'ensemble des engagements législatifs et réglementaires à la fin du travail parlementaire et gouvernemental. Or nous avons déjà la certitude que l'immense majorité de ces engagements seront tenus. C'est d'abord pour cela que, trois ans après, chez les centristes, l'enthousiasme demeure…