Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, mesdames les secrétaires d'État, monsieur le secrétaire d'État, M. Jacob nous avait indiqué qu'il souhaitait un débat apaisé, sans polémique. Or voilà que, cédant à son penchant naturel – que nous avons connu sous d'autres législatures ; je pense notamment à l'examen de la loi sur la chasse –, il persiste dans cette propagande, qui a commencé il y a quelques semaines, selon laquelle les écologistes seraient de mauvais élèves. Faut-il lui rappeler que nous ne sommes que trois députés Verts ?
Chacun d'entre nous siège dans la commission dont il est membre, où il travaille, et nous n'avons pas encore le don d'ubiquité.
Toujours selon cette propagande, les écologistes seraient contre le progrès et sa conception de la croissance. Ce soir, mes collègues Verts et moi-même, nous éprouvons une certaine compassion pour M. le ministre d'État et sa secrétaire d'État (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP), face aux rires humiliants qui ont accueilli les observations très judicieuses, pertinentes et argumentées de notre collègue Yves Cochet.
Prenons l'exemple de l'automobile.
Pour maquiller la crise de ce secteur, le Gouvernement a inventé ce que l'on a appelé la « prime à la casse », une manière de bulle qui est en train d'exploser.
Aujourd'hui, la crise de l'industrie automobile apparaît dans toute sa réalité et l'on n'a rien fait pour préparer la conversion écologique de cette branche de l'économie, notamment la reconversion de salariés qui ont un savoir-faire. Yves Cochet a raison de nous expliquer que c'est une erreur de croire que, grâce à la technique, en inventant des voitures électriques, on résoudra des problèmes qui se posent à l'ensemble de la société. En effet, ce n'est pas se poser la bonne question : s'agissant de l'automobile, la véritable question est celle de son usage.
A ce propos, je tiens à rendre hommage à l'un des penseurs de l'écologie, qui, bien que fort peu connu, hélas, a écrit des livres déterminants : Bernard Charbonneau. Dans L'Hommauto, publié en 1967 et disponible aux éditions Denoël, il explique que, croyant construire des automobiles, nous construisons en réalité une société autour de l'automobile. Nous avons ainsi envoyé loin des villes des familles modestes qui ne pouvaient acquérir ou louer un logement dans les centres-villes et qui sont maintenant otages de leur voiture, parce que l'on n'a pas fait d'efforts pour développer les réseaux de transports collectifs de proximité. Ces gens sont victimes de la double peine : les taux zéro et le renchérissement des énergies fossiles. Peut-être est-ce de ces questions que nous devrions débattre.
En tout état de cause, on s'aperçoit qu'entre les belles promesses du Président de la République – qui, la main sur le coeur, s'était engagé à sauver les forêts, les paysans et les montages – et la réalité du Grenelle de l'environnement, il y a un fossé. Nous, nous ne sommes pas dans une posture idéologique(Rires et applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Nous sommes ici dans un esprit constructif. (Exclamations sur les mêmes bancs.)