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Intervention de André Chassaigne

Réunion du 4 mai 2010 à 15h00
Engagement national pour l'environnement — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Une telle démarche évite tout naturellement de se poser les bonnes questions, de savoir si ce sont certains hommes, certaines classes d'hommes, par le biais de leur système social ou de production, et certaines institutions, qui ont une responsabilité prépondérante dans les menaces écologiques qui pèsent aujourd'hui sur la planète ; cela évite de formuler des critiques de fond susceptibles d'apporter des remises en cause conceptuelles, scientifiques, sociétales et politiques ; cela permet de couper court à toute mobilisation des intelligences pour discerner le vrai du faux, la conséquence de la cause, le déterminant de l'accessoire ; cela évite bien des détours par la raison si chère aux Lumières, en multipliant les références au sens commun, à l'inné, à ce qui « va de soi »…

C'est pourtant sur une base bien plus vaste qu'il nous faut analyser les problèmes environnementaux planétaires qui se posent à nous. Le grand public est aujourd'hui largement sensibilisé aux détériorations de l'état de la planète, ainsi qu'aux risques globaux qui en découlent. Tel est le cas des principales manifestations en cours ou attendues du réchauffement climatique lié aux émissions de gaz anthropiques : l'élévation du niveau des eaux, l'accentuation de la polarisation géographique des précipitations, l'intensification des phénomènes météorologiques violents et des inondations, les déplacements d'aires de répartition animales et végétales, les perturbations des systèmes de production agricoles, l'épuisement des sols, les pénuries d'eau douce, l'appauvrissement majeur de la biodiversité.

Sans excès d'alarmisme, tout porte à penser que de telles évolutions, si fondamentales pour les hommes et leurs sociétés, exacerberont au niveau local, régional et international les conflits liés à l'accès à l'eau, à l'appropriation des ressources énergétiques ou aux migrations dites « écologiques » dues aux déplacements massifs et forcés de populations ne pouvant plus trouver les moyens de leur subsistance sur leur territoire.

Les grands problèmes que nous soulevons ici ne peuvent être saisis sans se référer à un cadre théorique qui prenne pour objet le système global, mondial, dans lequel nous vivons. Nous ne pouvons concevoir que ce système et ses orientations soient le fruit de la seule nature humaine ou de l'agglomération d'hommes ayant chacun une action autonome et prédéterminée par la nature. Ce ne sont donc pas les hommes en général, mais bien des groupes, des classes et des nations dominantes qui dirigent la marche du système.

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