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Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 3 mai 2010 à 17h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

S'agissant du calendrier, le communiqué publié à l'issue de la réunion de l'Eurogroupe précise qu'un montant suffisant de concours financier devra être réuni avant le 19 mai, date de la première tombée de dette importante pour la Grèce. Celle-ci devra alors faire face à une échéance de 8,5 milliards d'euros. Cet engagement collectif sera tenu, indépendamment des difficultés plus ou moins grandes que connaissent les différents États à mobiliser les fonds. Les sommes nécessaires seront donc disponibles le 19 mai au plus tard, et plus probablement le 18.

Par ailleurs, il est exact qu'un sommet exceptionnel de l'Eurogroupe, réunissant les chefs d'État et de Gouvernement, est convoqué vendredi à l'initiative de M. Van Rompuy. Il doit notamment prendre acte de la conclusion des processus parlementaires, en particulier en France et en Allemagne – a priori, le 7 mai, l'aide devrait être autorisée par le Sénat en France et par le Bundesrat en Allemagne. Il devrait par ailleurs tirer un certain nombre de conclusions pour l'avenir en ce qui concerne l'amélioration des modalités de fonctionnement et de la gouvernance, et étudier les mesures à prendre concernant les agences de notation, les CDS et plus généralement la régulation.

S'agissant des taux d'intérêt, je puis vous préciser que ce qui a été convenu hier, c'est d'abord la possibilité d'appliquer un taux fixe – lequel était vivement souhaité par l'État grec pour contrebalancer le taux variable de 3,75 % auquel prête le FMI –, tout en s'alignant le plus possible sur les conditions financières imposées par le Fonds monétaire international. Nous avons prévu une rémunération de 300 points de base au-dessus de l'Euribor pour une maturité de trois ans, et de 100 points de base supplémentaires dans le cas où cette maturité devrait être prolongée – l'hypothèse a été explicitement envisagée de façon à éviter un effet de barrière. Quant à la commission d'engagement, fixée à 50 points de base, elle correspond exactement aux conditions du FMI. Tout cela équivaut approximativement au taux de 5 % dans le cas d'un taux fixe que, dans un souci de simplification, j'ai cité dans l'article du Monde.

Enfin, pour ce qui est du détail des engagements du secteur financier français dans son ensemble, je vous communiquerai les précisions qui me seront apportées par le gouverneur de la Banque de France. Pour l'instant, il évalue l'exposition à quelque 70 milliards d'euros. La France est au premier rang des pays exposés, légèrement devant l'Allemagne.

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