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Intervention de Michel Buillard

Réunion du 22 novembre 2007 à 15h00
Stabilité des institutions et transparence de la vie politique en polynésie française — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Buillard :

Certains basculent d'un camp à l'autre pour faire partie de la majorité ou pour renverser un gouvernement. En tant qu'autonomiste convaincu, ministre puis vice-président de tous les gouvernements autonomistes issus du premier statut d'autonomie de 1984 jusqu'à mon élection en tant que député, je déplore ces reniements idéologiques opérés au mépris de nos électeurs. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur les bancs du groupe Nouveau Centre.)

La seule alliance possible pour l'autonomie, c'est celle de tous les autonomistes. Nous devons avant tout penser au bien-être de notre population et savoir mettre de côté les querelles de personne et de parti. Tel est le message que nos électeurs nous enverront lors des prochaines élections territoriales. Nous devons proposer aux Polynésiens un avenir en Polynésie française. Nous leur devons la stabilité politique, une gouvernance transparente.

Le premier objectif des projets de loi que nous examinons aujourd'hui est d'améliorer le fonctionnement des institutions de la Polynésie française en assurant la constitution d'une majorité de gouvernement stable, cohérente et durable. Les représentants à l'Assemblée de la Polynésie française seront donc désormais élus au scrutin de liste, à la représentation proportionnelle à deux tours, le second tour permettant aux électeurs d'effectuer un choix plus clair, en toute connaissance des alliances qui se noueront à cette occasion.

Le deuxième objectif de ces projets de loi est de créer les conditions d'une meilleure gouvernance pour que les Polynésiens reprennent confiance en leurs institutions. Ainsi, le Président de l'Assemblée de la Polynésie française sera élu pour la durée du mandat de l'Assemblée. Les projets de loi prévoient également une modification de la mise en oeuvre de la responsabilité du Président de la Polynésie française et de son gouvernement, ainsi que des dispositions tendant à renforcer la transparence de la vie politique en Polynésie française.

Ce dernier point constitue l'un des principaux éléments de ces projets de loi. J'avais déjà eu l'occasion de rappeler ici même en novembre 2004 que, en matière de contrôle de l'utilisation des fonds du pays ou de l'État, les règles doivent être identiques à celles de la métropole. La succession des gouvernements et les accusations mutuelles de gaspillage des fonds publics ont jeté la suspicion sur l'ensemble de la classe politique locale, et les Polynésiens s'en émeuvent à juste titre. Nous avons un devoir d'intégrité dans la gestion des fonds du territoire et des fonds qui nous sont versés par l'État. Devoir d'intégrité envers l'État, qui contribue de manière essentielle au développement économique et au bien-être social des Polynésiens, et envers nos compatriotes de métropole, qui participent à l'effort de réduction des déficits budgétaires de la France et auxquels nous devons montrer que nous sommes dignes de la solidarité nationale.

L'Assemblée de la Polynésie française a émis un avis favorable sur la majeure partie des articles relatifs à la transparence de la vie politique. Cela démontre notre volonté de ne plus donner prise aux accusations de mauvaise gestion des fonds publics. Nous devons également faire preuve de constance dans nos engagements politiques.

Nos différends idéologiques ou statutaires ne doivent pas ralentir ou gêner l'attribution des crédits de l'État, comme l'illustre l'épisode tragi-comique de la signature des contrats de projet. La nouvelle mouture du contrat de projet finalement adoptée par l'Assemblée de la Polynésie fait l'impasse sur 142 millions d'euros budgétés par l'État et prévus pour l'enseignement supérieur et les grands équipements structurants. Or, parmi ceux-ci, figuraient des projets, coûteux mais indispensables, d'adduction d'eau potable, de traitement des déchets et d'assainissement des eaux usées. En tant que maire, je ne peux que déplorer le retard ainsi pris dans le financement de ces grands projets.

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