Finalement, je ne vois pas pourquoi nous ne pouvons pas nous retrouver, monsieur Dosière. Nous pouvons tourner une page et entrer enfin dans une période d'accord. En tout cas, le choix que fait le Gouvernement, et la majorité qui le soutient, c'est de mettre un terme au clientélisme et à la corruption en Polynésie française, c'est-à-dire à ce que vous avez dénoncé je ne sais combien de fois dans cet hémicycle. Pour une fois, vous pourriez nous rejoindre. Mais non, vous préférez, une fois de plus, défendre un système que vous avez pourtant dénoncé en 2004.
Enfin, vous parlez des difficultés économiques de la Polynésie française. C'est bien parce que le Gouvernement souhaite mettre un terme à ces difficultés qu'il veut donner à la Polynésie française cette stabilité qui lui fait tant défaut, qu'il veut lui apporter l'égalité des chances qu'elle mérite.
Monsieur Dosière, le 13 février dernier, vous dénonciez la distribution des crédits du fonds intercommunal de péréquation telle qu'elle se pratiquait et recommandiez le respect de l'objectif d'égalité entre les communes. Il se trouve que j'ai ordonnancé les choses. J'ai d'abord veillé à ce qu'il y ait une fonction publique communale. Ensuite, j'ai pris une ordonnance en conseil des ministres pour placer les communes de Polynésie en position d'égalité des chances avec celles de la métropole. Enfin, je présente ce texte de loi organique et j'annonce d'ores et déjà que, en avril 2008, je proposerai un nouveau texte de loi organique qui renforcera les compétences et qui augmentera les ressources au bénéfice des communes de Polynésie.
S'il y a aujourd'hui tant de Polynésiens qui souffrent, c'est justement parce que trop de politiques ont été conduites au bénéfice de simples privilégiés. Le Gouvernement veut mettre un terme à cette situation et introduire plus de justice, plus d'équité, plus d'égalité des chances au bénéfice de ces Polynésiens, qui vivent souvent sur les archipels les plus éloignés ou dans les quartiers en difficulté de Faa'a ou en cours de réhabilitation, quartiers pour lesquels le député-maire de Papeete, M. Michel Buillard, manque quelquefois de moyens en provenance du pays ou de l'État, parce que nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord sur la signature de certains volets du contrat de projet.
Tout à l'heure, monsieur Roman, j'ai bien dit que j'acceptais de signer les volets pour lesquels l'actuel président et l'actuelle Assemblée de la Polynésie française s'étaient prononcés, mais j'ai également précisé que je regrettais qu'ils ne soient pas allés plus loin, notamment sur le volet assainissement. En effet, l'assainissement constitue un véritable drame pour le chef-lieu de la Polynésie française, la grande ville de Papeete, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur son littoral, qui ne bénéficie pas des mêmes ressources touristiques que d'autres archipels.
Il est temps de mettre un terme à tout cela pour améliorer le pouvoir d'achat, pour créer les conditions de la richesse, pour faire en sorte que nous puissions créer des emplois, notamment pour la jeunesse polynésienne qui représente près de 55 % de la population polynésienne actuelle. Et c'est bien parce que le Gouvernement a cette volonté qu'aujourd'hui, il veut créer toutes les conditions nécessaires pour répondre à cette attente profonde des Polynésiens. Il est regrettable que vous vous y opposiez. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)