La France a mis en place en Polynésie une économie de type colonial, reposant sur des transferts financiers massifs, dont bénéficie une minorité. Sans doute est-ce une minorité importante, en tout cas significative, mais ce n'en est pas moins une minorité de privilégiés bénéficiant de hauts revenus et d'un bon train de vie. Les productions locales ont disparu au profit de produits importés de métropole, ce qui fait d'ailleurs le bonheur des sociétés commerciales et le malheur des Polynésiens, qui supportent une fiscalité indirecte, et donc injuste, alors qu'un impôt sur le revenu, progressif et donc solidaire, demandant plus à ceux qui ont beaucoup, serait bien mieux adapté.
Dans une société où l'argent règne en maître, et même en dieu, où la recherche de l'enrichissement maximum est l'objectif souvent unique, comment s'étonner de voir fleurir des pratiques clientélistes ? Après tout, la Polynésie n'est pas seule dans ce cas de figure. On a connu la même situation à Nice, du temps de Jacques Médecin : les rapports de la chambre des comptes l'ont prouvé, et vous connaissiez particulièrement bien cette situation, monsieur le secrétaire d'État, étant donné les liens qui, à l'époque, vous unissaient à Jacques Médecin.