Ces questions, je les ai posées samedi dernier à Washington aux membres du FMI qui s'occupent du cas grec. Voici ce qu'il m'a été répondu.
Premièrement, le schéma de trois ans est un schéma classique des plans du FMI, lesquels sont révisables tous les six mois.
Deuxièmement, faire un plan à quinze ans n'est aujourd'hui absolument pas crédible auprès des marchés car la situation économique change tous les mois.
Troisièmement, ces plans comprennent non seulement une clause de revoyure tous les six mois, mais également un réajustement par rapport à la situation économique – le plan en question évoluera donc en fonction de la situation économique de la Grèce.
Quatrièmement, les relations dans la zone euro sont différentes de celles d'un accord bilatéral classique du FMI parce que la monnaie n'est pas une monnaie grecque : elle est partagée à quinze. Par conséquent, on ne peut pas traiter le cas grec comme un cas classique tel celui de la Roumanie qui n'ayant pas répondu aux exigences du FMI après le versement du premier tiers au mois de mai 2009 a vu, en novembre 2009, le deuxième tiers suspendu.
Cela signifie, d'une part, qu'il nous faudra être solidaires de la Grèce jusqu'au bout, d'autre part que l'on devra s'adapter plus rapidement qu'on ne l'a fait jusqu'à présent – on a commencé à réfléchir le 11 février à une situation qui est née au mois de novembre 2009 –, enfin que l'on aura toujours un différentiel de taux d'intérêt. Je rappelle à ce propos que le FMI ne fait pas de prêt gratuit. Pour la Roumanie, le taux d'intérêt fixe était de 4 %. Ce n'est jamais un taux zéro, mais ces prêts constituent le seul moyen pour des pays de se faire financer – le cas de la Roumanie en est un parfait exemple.
Je précise enfin que tous mes interlocuteurs se sont déclarés très désireux d'avoir des contacts réguliers avec les parlementaires, notamment les présidents et les rapporteurs généraux des Commissions des finances des pays de l'Eurogroupe.