L'économie française ne s'est jamais aussi bien portée que lorsqu'on y développait des projets de grande ambition comme Ariane, Airbus, le TGV, le nucléaire civil, la couverture téléphonique nationale, autant de dossiers qui ont été menés avec la présence constante de l'État.
Je ne reviendrai pas sur les chiffres catastrophiques de ces dernières années ni sur les 269 000 emplois supprimés en raison de la crise. Si Lionel Jospin avait dit, alors qu'il était Premier ministre, que l'État ne pouvait pas tout faire, cela ne voulait pas dire pour autant que l'on ne pouvait rien faire. Dans ce domaine, il a fait beaucoup puisque 2 millions d'emplois ont été créés de 1997 à 2002.
Quand, pour sa part, le Président de la République a déclaré, à Gandrange – plus peut-être dans un moment d'exaltation personnel que de lucidité – qu'il allait sauver l'entreprise, il n'a pas obtenu le résultat escompté. Il n'a rien sauvé, pire, il a désespéré Gandrange mais aussi la France. On n'a pas le droit de faire de la communication de cette manière, c'est-à-dire sur le dos de ceux qui vont perdre leur emploi.
Nous ne sommes pas opposés à une relance de l'économie par l'offre ou par la demande. Ce qu'il faut rechercher, c'est un équilibre. Nous ne sommes pas, par exemple, contre la prime à la casse, mais nous considérons que les efforts faits par les uns et par les autres sont injustes. Certains de mes collègues considèrent que les taux de TVA sont trop élevés. Peut-être faudrait-il alors revoir la fiscalité, notamment pour ceux qui en sont exemptés. À cet égard, je pense au bouclier fiscal dont on parle beaucoup actuellement et que vous n'avez toujours pas abrogé. Supprimez-le et réinvestissez les sommes ainsi dégagées dans le volontarisme économique. Il y a tant à faire pour accompagner les entreprises ! Malheureusement, je ne crois pas que les sommes redistribuées aux bénéficiaires du bouclier fiscal se retrouvent aujourd'hui dans l'économie française.