Si la situation de l'emploi industriel est de nature à maintenir en éveil la conscience politique, force est de constater que les différentes mesures mises en place, notamment depuis la crise économique, paraissent aller dans le bon sens. Comme le relevait récemment un économiste, l'industrie ne disparaît pas, elle se transforme et s'élargit.
Cette incontournable réalité ne pouvait qu'amener le Gouvernement à réagir. De toute évidence, l'emploi industriel peut encore être sauvé en France. Les mesures prises vont dans le bon sens. Les politiques nouvelles doivent être tournées vers l'emploi, vers le soutien aux entreprises, vers une plus grande transparence des circuits de sous-traitance, vers une productivité qui n'obéisse pas simplement aux seuls critères financiers.
Pour sauver l'emploi industriel, la France doit être plus compétitive, et sa compétitivité doit être recherchée par un effort d'innovation, de recherche et de développement, faiblesses de l'industrie française par rapport à la démarche de l'Allemagne, des États-Unis, du Japon et de la Chine.
En 2006, le Premier ministre m'avait nommé en mission sur l'innovation et les transferts technologiques. J'ai eu l'occasion de passer plusieurs jours dans la société allemande Fraunhofer à laquelle il a été fait référence il y a quelques instants. Depuis trente ans, cette société met en synergie la recherche, l'université, les entreprises, le monde de la formation, ce qui permet de déboucher sur des brevets, une stratégie d'innovation, de recherche et de développement accomplie qui la rend leader sur le plan mondial.
La même année, nous avons tenté de copier l'Allemagne en mettant en place le label Carnot qui a été attribué à certains laboratoires. Alors que la société Fraunhofer mobilisait 10 milliards dans l'innovation et la recherche-développement, fruits de la compétitivité et de la pérennité de son entreprise, la France en consacrait 49 millions. Il nous reste du chemin à parcourir !