Monsieur le ministre, vous avez évoqué le volontarisme, déclarant vous battre pour que le patriotisme économique s'impose dans notre pays. Il serait totalement inconséquent de ma part de vous faire un procès d'intention, mais, le 31 décembre 2009, alors que vous étiez déjà ministre, une usine a fermé dans ma circonscription. Je suis, moi aussi, député, d'un département du Sud, frontalier, où il y a beaucoup de soleil, la mer, la montagne : ce ne sont pas les Alpes-Maritimes mais les Pyrénées-Atlantiques. Cette usine qui a fermé appartenait au groupe texan Celanese : 500 emplois ont été supprimés. On en a beaucoup parlé à la télévision.
Elle gagnait beaucoup d'argent, mais elle a été fermée pour être délocalisée en Chine. Qu'a dit le gouvernement français ? Rien ! Même lorsque nous avons essayé de trouver des solutions, il s'est abstenu de nous soutenir et n'a absolument rien fait. Pire, il vient d'accepter une convention de réindustrialisation aux termes de laquelle 350 emplois sont supprimés directement par le groupe américain – sur 500 au total. Une somme de 1,6 million d'euros a été mise sur la table, dont 700 000 destinés au seul cabinet Altedia, chargé d'assurer la reconversion.
J'ai évoqué votre discours sincère sur le volontarisme, monsieur le ministre, mais je vous mets au défi de démontrer la réalité de votre volonté politique : pour le faire, ce ne sont pas les dossiers qui manquent en France ! Provoquez la réunion d'une commission associant les parlementaires de toutes sensibilités afin que nous puissions, avec vos services et sous votre autorité, examiner dans le détail, en prenant le temps nécessaire, ces dossiers qui font qu'un pays reste industriel ou non.
Voilà ce que je voulais vous dire, monsieur le ministre. Les autres députés socialistes développeront un certain nombre de propositions à la suite de mon intervention. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)