Or le coût d'une heure de travail – Alain Bocquet l'a rappelé – est plus bas en France qu'en Allemagne, en Angleterre, au Luxembourg ou en Suède. L'amélioration de notre compétitivité ne passait pas par là. Mme Lemoine, la directrice des études économiques de la banque HSBC, que l'on va beaucoup citer, n'est pas communiste, a dit M. Bocquet ; elle n'est pas davantage socialiste – du moins ne s'affirme-t-elle pas comme telle. Pourtant, elle a rappelé, dans Le Monde du 24 mars, que ce qui manquait aux entreprises françaises pour développer l'industrie, c'étaient « de l'investissement productif, de l'investissement en innovation et de l'investissement en capital humain. »
Il est inutile de vous rappeler les insuffisances de votre politique de recherche et d'innovation : la France investit moins dans les dépenses d'avenir que ses principaux partenaires. Et quand des dispositifs sont mis en place pour favoriser l'innovation, certains – le secteur bancaire, par exemple – les dévoient. La mission d'évaluation et de contrôle des politiques publiques, que je préside, était réunie hier pour évaluer le crédit d'impôt recherche. Il s'agit d'une bonne mesure, mais, lorsque la CGPME – et nous allons vérifier ces chiffres – nous apprend qu'un tiers des dépenses réalisées à ce titre vont bénéficier au secteur bancaire, on peut s'interroger sur la pertinence d'un tel dispositif.