Avant de poser ma question, je voudrais rappeler à M. Woerth que ce sont son gouvernement et sa majorité qui ont, il y a quelques semaines, voté contre notre proposition de loi sur le régime de retraite complémentaire obligatoire pour les conjoints et aides familiaux. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le ministre de l'éducation nationale, les inspecteurs d'académie ne passent pas pour être des agitateurs irresponsables et déloyaux à l'égard de leur ministre de tutelle. Ils vous ont néanmoins interpellé récemment sur les conséquences négatives, et même inquiétantes, des décisions prises actuellement quant à l'affectation, le service et les modalités de formation des futurs professeurs stagiaires.
Tout comme les enseignants formateurs qui encadrent les nouveaux collègues, ils sont consternés de constater que l'affectation des lauréats du concours sur un poste à temps plein rendra leur entrée dans le métier bien plus difficile qu'auparavant.
Comment imaginer qu'un jeune enseignant nommé à temps complet, et qui aura naturellement aussi à préparer ses cours, disposera du temps nécessaire à la réflexion et à la concertation ? De quels moments disposera-t-il pour profiter de l'expertise de son enseignant tuteur ? Votre réforme et les conditions de sa mise en oeuvre – nous l'avons dit et répété à votre prédécesseur – suppriment totalement la passation d'expérience entre anciens et nouveaux enseignants.
À l'évidence, ces dispositions qui ont uniquement pour but de diminuer la charge budgétaire de l'éducation nationale présentent le risque de nuire sérieusement à la qualité de l'enseignement et à la sécurité professionnelle des jeunes enseignants, amenés à exercer un métier difficile. Elles poseront également de multiples problèmes aux rectorats et aux inspections académiques.
Monsieur le ministre, on ne peut pas faire d'économie sur la formation pédagogique des enseignants ; elle est indispensable à la réussite des élèves. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Celles et ceux qui souhaitent défendre un service public d'éducation de qualité vous ont posément alerté. Allez-vous les entendre ? Allez-vous revenir sur tout ou partie de ces dispositions ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)