Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de André Chassaigne

Réunion du 27 avril 2010 à 9h30
Questions orales sans débat — Allocation de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Ma question s'adressait à M. Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique. Je ne doute pas que Mme Fadela Amara, secrétaire d'État chargée de la politique de la ville, ici présente, y répondra avec précision.

C'est avec beaucoup de solennité que j'interpelle une nouvelle fois le Gouvernement sur la situation des salariés de l'entreprise Aubert et Duval aux Ancizes-Comps, une aciérie située dans le Puy-de-Dôme.

Ces salariés attendent que l'État réponde enfin à leurs revendications et à leurs souffrances. Ils attendent en effet que le gouvernement de la République fasse preuve d'un peu d'humanité et cesse son incroyable complaisance à l'égard des dirigeants de ces aciéries.

Ils demandent tout simplement que le Gouvernement respecte les décisions de justice prononcées par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand et confirmées par la cour d'appel de Lyon, en inscrivant enfin leur entreprise sur la liste des établissements ouvrant droit au dispositif de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante.

Dans un tel contexte de déni de justice, vous imaginez l'indignation et la colère qu'ont suscitées les conclusions du rapport d'enquête complémentaire de la DRTEFP du 24 décembre dernier, venant infirmer sans états d'âme celles du précédent rapport du 26 février 2009.

En effet, cette dernière enquête vient de conclure à une surestimation du nombre de pathologies imputées à l'établissement. Les salariés, les élus mais aussi la population ne sont pas dupes d'une manoeuvre qui vise à soumettre les services de l'État aux desiderata des dirigeants d'une entreprise qui ne veulent pas que soient appliquées les décisions de justice.

Dans ces conditions, le refus obstiné du ministère du travail de répondre à l'attente pressante des victimes du site est considéré comme une complaisance à l'égard des dirigeants de l'entreprise.

Combien de temps encore seront spoliés et méprisés les centaines de salariés, meurtris dans leur chair mais aussi désormais dans leur dignité ? Jusqu'où peut aller la protection accordée coûte que coûte à un membre éminent du cercle des proches du palais ?

Le Gouvernement doit le savoir, sa décision dépasse le seul cadre des aciéries inscrites dans le patrimoine commun de cette région industrielle. Elle a une dimension morale en portant un impératif éthique de notre République : celui d'une justice égale pour tous, respectueuse des individus quel que soit leur rang social.

C'est pourquoi, j'invite le ministre du travail à ne pas décevoir, une nouvelle fois, toute une population qui attend sa décision avec impatience mais aussi avec une gravité rare.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion