Merci à tous pour votre présence.
Organisées le 3 février dernier, nos deux premières tables rondes sur l'avenir des télévisions locales n'ont fait que renforcer nos inquiétudes et notre volonté d'aller au bout de notre démarche. En effet, si ces chaînes se sont développées au cours des dernières années parce qu'elles répondaient à un besoin d'information de proximité, de pluralisme et valorisation des régions, leur santé financière demeure préoccupante.
Comme d'autres médias, elles sont confrontées à une concurrence croissante, notamment à celle de la TNT gratuite. Si certaines sont à l'équilibre, la plupart souffrent de la faiblesse de leurs ressources publicitaires et de charges de fonctionnement excessives, surtout quand elles se sont dotées de modèles de fonctionnement disproportionnés par rapport à leur mission.
Du côté des ressources, l'absence d'offre commerciale cohérente et la faiblesse des audiences n'ont, semble-t-il, pas permis l'émergence d'un marché publicitaire suffisant. À cela se sont ajoutés les effets de la crise et une contraction de la demande publicitaire, perceptible déjà au moment où nous examinions la loi sur l'audiovisuel public. Nous avons ainsi assisté à des dépôts de bilan et au désengagement de certains investisseurs.
Du côté des charges, les représentants des chaînes locales ont souligné le problème majeur que représente l'envolée des coûts de diffusion sur le multiplex R1, sujet que nous aurons l'occasion d'approfondir aujourd'hui.
Cette situation semble favoriser le développement d'un nouveau modèle économique que nous appelons de nos voeux, fondé sur des budgets moins élevés et des financements publics accrus. D'où la place de plus en plus grande des collectivités locales dans l'ensemble des projets, dans le cadre d'un modèle de financement mixte. Plusieurs des intervenants que nous avons déjà entendus nous ont d'ailleurs dit qu'aucune télévision locale n'était en mesure de résister sans cette implication des collectivités.
Au cours de nos précédentes tables rondes, nous avons également abordé la question de la syndication, de la publicité comme des programmes, qui serait nécessaire pour assurer la viabilité économique des chaînes locales. Toutefois, la question se pose de savoir si cette syndication ne risque pas de compromettre leur identité.
Le CSA poursuit une politique de développement des chaînes locales et a ouvert plusieurs pistes de réflexion pour améliorer leur situation. Le ministère de la culture et de la communication a lancé pour sa part un appel à propositions pour une étude portant sur les conditions de réussite de la télévision locale en France – mais notre Commission avait pris les devants ! L'un des arguments majeurs en faveur de ce développement étant le succès de cette télévision dans d'autres pays, il est devenu impératif de s'interroger sur les conditions qu'il suppose en France, compte tenu des spécificités nationales – je pense en particulier au rôle joué par France 3 Régions et par la presse locale et régionale.
Je demande à nos invités leur sentiment sur la question.