L'éventualité d'une suppression de la publicité à la fin de l'année 2011 est un élément déterminant pour l'opération que nous conduisons depuis plus d'un an. Nous avons interrogé plusieurs investisseurs potentiels pour connaître leurs offres de reprise. Dans le cadre d'une suppression de la publicité, toutes les réponses que nous avons obtenues visaient à une prise de contrôle majoritaire de la régie. L'offre du consortium Lov-Publicis s'est révélée être la mieux-disante : aussi le conseil d'administration de France Télévisions nous a-t-il autorisés à entrer en négociation exclusive avec lui.
Si la publicité est maintenue en journée – hypothèse qui n'entre pas dans le cadre légal actuel –, France Télévisions conserverait des recettes commerciales propres d'un montant substantiellement plus élevé que dans le cadre d'une suppression. Si, comme l'a souligné Philippe Santini, nous nous adaptons au cadre qui est fixé pour France Télévisions, il convient toutefois de rappeler que, pour nous, la perspective de suppression de la publicité se calcule en mois. Or une telle échéance se prépare, comme se préparerait l'hypothèse inverse : nous aimerions savoir le plus tôt possible à quoi nous en tenir.
Je pense par ailleurs que le maintien de la publicité en journée ne clôt pas toute réflexion sur l'ouverture du capital de la régie. Je rappelle qu'en 2007, c'est-à-dire avant la réforme, la régie générait un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros et que nous sommes passés depuis la réforme à 400 millions d'euros. Or, France Télévisions n'a pas aujourd'hui la capacité financière de développer la régie au-delà de ces 400 millions d'euros. Le maintien de la publicité en journée ne va donc pas contre l'ouverture du capital de la régie.
Enfin, le changement de modèle économique s'est traduit par un plan d'affaires qui prévoit un retour progressif à l'équilibre de France Télévisions. Pour savoir si « le compte y est », il conviendrait de connaître le délai du retour à l'équilibre. Grâce notamment à ses performances d'audience, les performances de recettes publicitaires sont en 2009 plus importantes que prévues : la perspective d'un retour à l'équilibre s'en trouve rapprochée. Elle reste toutefois fragile du fait que le plan d'affaires impose à France Télévisions de réaliser des synergies, qui se traduisent notamment par la division par deux du rythme de progression des dépenses par rapport au précédent contrat d'objectifs et de moyens – exigence que nous respectons. La situation est donc assainie, mais il convient de la pérenniser. L'équilibre d'exploitation de France Télévisions est prévu pour 2011 et l'équilibre net pour 2012.