Je tiens à saluer l'évolution du groupe UMP. Les propos de M. Jean-François Copé et de M. Christian Kert nous laissent en effet penser que l'UMP est désormais favorable au maintien de la publicité avant vingt heures, ce qui nous paraît une mesure raisonnable, tout d'abord en raison de l'enjeu financier : 400 millions d'euros. Compte tenu de la crise des finances publiques, j'imagine mal qu'on prélève 400 millions d'euros sur les contribuables qui ne sont pas protégés par le bouclier fiscal pour satisfaire un caprice du Président de la République.
Maintenir la publicité avant vingt heures rend en revanche la privatisation de la régie publicitaire inenvisageable d'un point de vue moral et financier. Comment imaginer qu'on maintienne une recette publicitaire de 400 millions d'euros tout en donnant la régie à un opérateur privé ? En effet, la République repose sur quelques lois morales qu'on est obligé, de temps à autre, de respecter, compte tenu surtout des conditions dans lesquelles la privatisation a été amorcée. J'ai posé sur le sujet deux questions d'actualité sans obtenir de véritable réponse. Le Gouvernement est manifestement gêné par les conditions dans lesquelles cette privatisation pourrait s'effectuer, conditions qui la rendraient totalement illégitime.
Pourriez-vous nous répondre sur le sujet, monsieur Kert ? Selon Jean-François Copé, la question ne regarde que le conseil d'administration de France Télévisions. Il s'agit toutefois d'une entreprise à 100 % publique et peut-être la représentation nationale est-elle en droit d'émettre un avis sur cette question ! Je le répète, les conditions dans lesquelles la privatisation a été amorcée sont moralement choquantes. Monsieur Courbit, comment admettre que siège au conseil d'administration de la société qui reprendrait cette régie M. Alain Minc qui a suggéré à l'Élysée la suppression de la publicité ?