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Intervention de Christian Estrosi

Réunion du 22 novembre 2007 à 15h00
Stabilité des institutions et transparence de la vie politique en polynésie française — Discussion d'un projet de loi organique et d'un projet de loi adoptés par le sénat après déclaration d'urgence

Christian Estrosi, secrétaire d'état chargé de l'outre-mer :

Un ami de votre ami, vous voulez dire ? (Rires sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

Je reviendrai sur ces amendements au fil de leur discussion, mais je puis d'ores et déjà vous annoncer que le Gouvernement pourra exprimer un accord presque complet avec les propositions de votre commission des lois.

Le Sénat a déjà enrichi le texte de divers ajustements très pertinents, en particulier en ce qui concerne les élections à l'assemblée territoriale, avec le relèvement des seuils prévus pour l'admission à la répartition des sièges et pour être présent au second tour, en ce qui concerne également l'élection du président de la Polynésie française ou les communes ou les lois de pays, avec des dispositions concernant la transparence financière.

Le Gouvernement se montrera particulièrement ouvert dans sa recherche des meilleures solutions pour parvenir au but que nous partageons tous : conforter l'autonomie de la Polynésie française en lui donnant les moyens de fonctionner efficacement dans la durée, conformément à la volonté des Polynésiens eux-mêmes. Notre seul souci est d'assurer leur bien-être au sein de la République et de faire progresser un territoire qui le mérite et qui nous est si cher.

Je profite de cette occasion pour vous annoncer que, pour la première fois, nous veillerons à ce que la loi de programme pour l'outre-mer, qui devrait être adoptée au début de l'année 2008, consacre un volet spécifique à chaque département ou collectivité territoriale d'outre-mer, du moins à chaque territoire, afin que soit assuré le respect de sa diversité, de son histoire, de sa culture et de son authenticité.

Dans ce territoire grand comme l'Europe, au coeur du Pacifique, cette richesse humaine, ces ressources et ces talents attendent simplement pour s'épanouir que l'État mette modestement à la disposition de leur pays, de leur fenua ou leur commune les outils et les moyens nécessaires. C'est ainsi qu'on permettra à leur talent et leur intelligence d'assurer leur développement économique, et de répondre à leurs attentes quotidiennes. C'est ainsi qu'on assurera une véritable égalité des chances, ce que j'appelle l'équité, qui impose de donner plus à ceux qui ont moins, à ceux qui sont les plus éloignés, à ceux qui souffrent souvent d'un sentiment d'éloignement et d'isolement.

Eh bien ! Le seul objectif de ce texte de loi est de répondre à leurs attentes. Je suis allé à la rencontre de chacun, je les ai écoutés, je les ai entendus. Je connais leur coeur et leur attachement à la République, et je sais que nous n'avons pas le droit de les décevoir.

Tout au long de ce débat, Je serai attentif à vos remarques, de quelque banc qu'elles viennent, parce que je respecte la part d'expérience de chacun. Monsieur Leroux, monsieur Roman, monsieur Dosière, je sais combien vous avez toujours été attentifs aux débats qui concernent l'outre-mer, et je m'attacherai à recueillir le fruit de votre expérience.

Pour moi, l'outre-mer doit d'autant moins être l'objet de polémiques partisanes et de débats idéologiques que l'organisation politique de la Polynésie française n'a rien à voir avec les modèles que l'on peut trouver en métropole. Mais nous appartenons à la même communauté de destin et cela, nos compatriotes de Polynésie le ressentent très fortement.

Voilà pourquoi nous n'avons pas le droit de les mépriser ; voilà pourquoi nous n'avons pas le droit de leur donner, dans nos interventions, le sentiment de la moindre arrogance à leur égard. Voilà pourquoi je voudrais que ce débat soit respectueux de chacune et de chacun d'entre eux. Voilà pourquoi j'affirme avec force devant vous qu'il y a urgence à légiférer, urgence à redresser l'économie de la Polynésie française, urgence à retourner devant les urnes et rétablir un partenariat loyal et efficace avec l'État, pour construire un développement équilibré, équitable et respectueux de l'identité polynésienne.

C'est pourquoi le Gouvernement vous demande, mesdames et messieurs les députés, de bien vouloir adopter les deux projets de loi qui vous sont soumis. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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