La loi Grenelle 1 a supprimé, dans les ZPPAUP, l'obligation pour le maire d'obtenir un avis conforme de l'architecte des bâtiments de France, ce qui n'a pas manqué de susciter des réactions. Le Gouvernement a constitué alors une commission, laquelle a accompli un travail remarquable.
Le nouveau dispositif qu'elle propose comprend deux éléments importants. D'une part, la ZPPAUP sera transformée en aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine, ce qui signifie que les paramètres environnementaux devront désormais être pris en compte. Concrètement, quelqu'un qui veut changer ses fenêtres pour réaliser une économie thermique peut actuellement se voir opposer un refus au titre de la protection du patrimoine. Les deux objectifs, développement durable et préservation du patrimoine, seront désormais conciliés.
D'autre part, le dispositif actuel crée un déséquilibre entre l'avis du maire et celui de l'ABF : si l'ABF conteste l'autorisation d'urbanisme émise par le maire, son avis l'emporte nécessairement. À l'inverse, si le maire avait le dernier mot, cela reviendrait à créer une dissymétrie inverse.
L'amendement permet de sortir de la difficulté par le haut. En cas d'antagonisme entre les deux autorités, on recourt à une tierce personne : le préfet de région, qui cherchera, via la saisine d'une sous-section de la commission des sites, à harmoniser les deux points de vue. Aucune des parties prenantes ne l'emporte sur l'autre, mais la décision finale reviendra au préfet, voire dans certains cas d'intérêt national, au ministre chargé des monuments historiques.