Il ne faudrait pas que le secrétaire d'État nous dise que la parité dans les petites communes vaut « parité globale ». J'ai moi aussi entendu des maires de ma circonscription faire état de la difficulté de recruter des femmes dans leur conseil. Certains ont constaté que des maris, disposés à se présenter eux-mêmes, étaient beaucoup plus réticents lorsque c'était leur épouse qui était sollicitée : ils craignaient qu'elle ne soit plus assez présente à la maison pour préparer les repas et s'occuper des enfants ! Mais c'est aussi aux femmes à ne pas « s'autocensurer » au prétexte qu'elles ne peuvent tout assumer : courses, ménage, enfants, vie professionnelle et vie publique. La parité est un combat, mais le partage des tâches aussi. Si une femme fait de la politique, au mari de s'occuper davantage des tâches ménagères. Il faut changer les mentalités. C'est un point sur lequel je me suis beaucoup battue et qui nous a d'ailleurs conduits à demander qu'une partie du congé de parentalité ne puisse être prise que par les pères.
Enfin, les responsabilités municipales constituent un tremplin pour les femmes : nombre de conseillères générales ou de députées ont commencé par exercer un mandat local.
Je connais donc vos arguments et j'en reconnais le bien-fondé. D'assez nombreuses femmes s'engagent dans la vie publique, mais il est vrai qu'elles se demandent toujours si cela ne va pas être au détriment de la vie familiale. On entend plus rarement un homme se poser cette question lorsqu'il est sollicité.