Non, c'était plutôt la projection mécanique d'un scénario très optimiste.
Pour ce qui est des 83 milliards d'euros, la recette annuelle pérenne est d'1,5 ou 1,6 milliard par an. Si l'on réalise une performance moyenne annuelle de 5 %, la progression sera d'au moins 1,7 milliard, soit une progression annuelle globale comprise entre 3 et 4 milliards. On aboutit donc au montant estimé.
Je ne dispose d'aucune recette magique pour doter le Fonds de nouvelles ressources pérennes. Dans l'hypothèse d'une augmentation des cotisations, le plus probable est qu'on en utiliserait le produit pour couvrir les déficits actuels plutôt que pour faire face aux déficits futurs. Le maintien du Fonds, dans les conditions actuelles, représente déjà une forme de vertu et de courage qu'il faut saluer.
En outre, ce n'est pas parce que le Fonds n'atteindra jamais 150 milliards d'euros et ne permettra pas de lisser l'intégralité de la bosse, qu'il n'est pas utile. Il servira à hauteur de son montant, ce qui est mieux que rien.
L'échéance de 2020 résulte d'un choix politique consistant à prévoir un traitement par des réformes jusqu'à cette date, puis de passer le relais au Fonds.