Tel que nous le préconisons, ce conseil des ministres n'interviendrait pas dans les questions de doctrine. Il ne débattrait évidemment pas de la doctrine nationale de dissuasion, mais du pilotage des opérations extérieures en cours ou à mener.
Par exemple, le Conseil européen a récemment décidé d'autoriser une opération de formation de forces de sécurités somaliennes, EUTM – European Union training mission – Somalia, au profit du gouvernement fédéral transitoire de Somalie. Elle se déroulera en Ouganda, la France y participera et la nation-cadre sera l'Espagne. C'est le type même d'opération qui pourrait être discutée entre ministres de la défense, plutôt que de donner lieu à des allées et venues entres ministères de la défense et ministères des affaires étrangères de chaque pays. Même chose pour le pilotage de l'opération Atalante, ou plus généralement pour déterminer quel type de forces il faut mettre en place pour telle ou telle opération.
L'objet est la gestion capacitaire des crises que l'on doit affronter et pour lesquelles l'Union européenne décide de s'engager. Cela n'irait pas plus loin.