Nous avons en effet évoqué ce sujet à maintes reprises. Vous avez raison : l'Union ne dispose pas d'une telle capacité à générer des forces, et c'est bien à ce problème capacitaire que se heurte toute ambition forte en matière de politique européenne.
Cela étant, l'objectif de 60 000 hommes, pour quoi faire ? Même si l'on était en mesure de l'atteindre matériellement, je ne suis pas certain qu'il existe une volonté politique suffisamment forte et partagée par une majorité d'États membres pour envoyer un tel effectif sur un théâtre donné. On voit bien les réticences que l'envoi de troupes en Afghanistan provoque en France même, alors que nous sommes, avec les Britanniques, les Allemands et les Italiens, les plus gros contributeurs aux opérations extérieures de l'Union et de l'OTAN.
Certaines améliorations n'en sont pas moins possibles. À titre d'exemple, la brigade franco-allemande, dans le cadre de l'Eurocorps, n'est actuellement pas mobilisable par l'Union européenne pour des opérations extérieures. Il existe donc des réservoirs que l'on n'utilise pas faute de volonté politique ou de cohérence dans la chaîne de commandement. Mais on est de toute façon loin des 60 000 hommes.