Je vous remercie pour ce tour d'horizon complet et brillant.
La disparition de l'UEO, programmée pour fin avril à la suite de l'adoption du Traité de Lisbonne, devrait être entérinée par les États, mais un certain nombre de parlementaires nationaux s'en sont émus. Quels moyens de contrôle s'y substitueront ? Puisque vous avez évoqué mon homologue du Sénat, je vous informe que nous avons pris les devants : j'ai proposé hier au président de l'Assemblée nationale de mettre sur pied une sorte de commission de suivi, structure allégée au sein de laquelle la France serait représentée en majorité par des parlementaires des commissions de la défense de l'Assemblée et du Sénat.
À l'occasion de l'université d'été de la défense, à Saint-Malo, nous avions souligné la nécessité de faire adhérer les opinions publiques européennes à la construction d'une défense européenne. Comment préconisez-vous d'accroître la visibilité de l'Europe pour un large public ?
La délégation de notre commission qui s'était rendue en Pologne avant les élections européennes avait constaté une inappétence manifeste pour l'Europe. Les Polonais nous disaient privilégier les discussions avec leur grand voisin ukrainien, qui leur ressemble, qui partage leurs préoccupations et qu'ils souhaitaient amener tout doucement vers l'Europe après la révolution orange ; en outre, ils exprimaient le souci de ne pas froisser leur voisin géant, la Russie. Bref, les Polonais considéraient que l'Europe désorganisait leur conglomérat militaro-industriel et préféraient qu'elle les laisse gérer leurs problèmes. Même s'ils avaient besoin des aides de l'Europe, ils ne souhaitaient pas entrer dans une logique de défense commune. Toutefois, leur conception semble avoir évolué aujourd'hui, et c'est tant mieux. Que proposez-vous pour continuer à aller dans ce sens ? Nous aurions intérêt à travailler davantage ensemble car nous pourrions vraiment nous enrichir mutuellement.