Cet amendement semble excellent sur le fond, mais l'adopter serait éliminer les deux tiers du micro-crédit français actuel. En la matière, il existe plusieurs écoles de pensée en France comme ailleurs – le grand professeur Yunus vous dira la même chose. Certaines écoles préconisent de lever toute contrainte – assurances et cautionnement – au profit d'un lien très étroit entre l'emprunteur et le prêteur. Selon d'autres écoles, le micro-crédit doit être envisagé comme n'importe quelle autre opération financière, donc assorti de cautionnements, de garanties et d'assurances.
Il y a quelques semaines, l'Inspection générale des finances m'a remis un rapport qui a été très bien accueilli par tous les professionnels. Le micro-crédit, dont nous sommes unanimes à reconnaître la nécessité, est en train de se développer en France ; ce n'est donc pas le moment, à mon avis, de l'enfermer dans des principes, même s'ils peuvent nous sembler vertueux.