À mon tour, je voudrais saluer cette initiative : mieux vaut tard que jamais ! Le micro-crédit est un extraordinaire outil d'aide aux gens les plus démunis et d'aide aux projets, comme d'autres orateurs l'ont souligné.
Moi-même, j'en ai d'abord fait l'expérience sur le plan local. Il y a une quinzaine d'années, en tant que vice-président du conseil général, j'ai monté une expérience qui a donné d'excellents résultats dans les Côtes-d'Armor. Pour anticiper sur un débat qui viendra un peu plus tard, je reconnais que cela ne relevait pas des compétences stricto sensu du conseil général. Mais, si nous devions nous en tenir à une conception limitative de ces compétences, nous ne pourrions plus faire ce genre d'expérience.
Nous l'avons financée sur les fonds du conseil général, en partenariat avec le Crédit mutuel de Bretagne – je le cite car, si je dis parfois du mal des banques, certaines agissent d'une manière qui mérite d'être saluée.
Nous avons bénéficié, dans un autre secteur, des fonds du programme européen Leader. Sur un pays de 200 000 habitants recouvrant à peu près ma circonscription, pas moins de 120 projets ont été financés en un an, grâce à des micro-crédits qui ont permis à des femmes de créer leur activité.
Il est positif que ces expériences puissent être consacrées dans la loi. Reste, cependant, une question que vient de poser Jean Dionis du Séjour : combien l'État mettra-t-il dans l'opération ? Il ne faut pas qu'il s'agisse d'un simple affichage. Nous avons vu trop de textes dépourvus de concrétisation en loi de finances. Il ne serait pas raisonnable de consacrer le micro-crédit par la loi et de dire ensuite aux collectivités territoriales : allez-y, nous vous couvrons. Je ne répéterai pas mon discours précédent.
Nos amendements visent donc à apporter des précisions, car nous ne pouvons que nous réjouir de voir le micro-crédit enfin consacré – si j'ose dire, même si ce n'est plus la semaine de Pâques (Sourires) – dans cet hémicycle.