La fonction publique d'État était une exception française dont nous avions le droit d'être fiers – je crains de ne pouvoir qu'utiliser l'imparfait. Je le répète : notre modèle social et notre fonction publique sont des exemples, qui ont montré leur efficacité par-delà les soubresauts de l'histoire. Pour quelles raisons alors remettre en cause le paritarisme de la fonction publique ? Pour quelles raisons vouloir contractualiser nos titulaires ? Enfin, pour quelles raisons vouloir inscrire dans ce texte les modalités de la retraite des infirmières ? Une fois de plus, on ne peut y voir que la patte du néolibéralisme qui vous conduit, mes chers collègues de la majorité, droit dans le mur, dans un marasme dont vous ne soupçonnez pas aujourd'hui les dégâts.
En modifiant comme vous tentez de le faire le régime de retraite des infirmières, outre le fait que ce sujet devait être traité dans le cadre global de la réforme des retraites, vous cassez une fois encore les derniers remparts de notre modèle social. Vous les cassez sans évoquer la pénibilité du travail ni la reconnaissance des diplômes. Sans respecter ni écouter les justes observations des professionnels et des syndicats, vous tentez le coup une fois encore. Vous essayez de passer en force, vous provoquez. C'est ce que je déplore le plus.
Votre gouvernement, qui prétend apporter des réponses en matière de dialogue social, ne sait même plus ce que signifie véritablement le terme « dialogue ».