Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi.
La crise a aujourd'hui des effets terribles sur l'emploi, mais elle n'est pas seule responsable. Les comportements de certaines entreprises sont susceptibles d'aggraver la situation. J'illustrerai mon propos par deux exemples vécus à Brive, dans ma circonscription.
Premier exemple : le groupe américain Kohler, propriétaire de Jacob Delafon, annonce brutalement la fermeture de son usine briviste, mettant au chômage d'ici à trois mois les 160 salariés du site. Le groupe Kohler a préparé de longue date et mis en oeuvre une délocalisation de sa production dans des pays à bas coût de main-d'oeuvre où il vient d'inaugurer une unité de production. Cette délocalisation n'est en rien liée à la crise. Elle se situe dans une stratégie de rachat d'une marque prestigieuse, de son utilisation commerciale et de la délocalisation de ses productions. Le fait lui-même mais aussi la brutalité de la méthode sont choquants.
Deuxième exemple : le groupe Deshors industrie, qui est l'un des premiers sous-traitants aéronautiques de notre pays, a pour premier donneur d'ordres SNECMA. La crise a provoqué une diminution d'activité. La direction a élaboré un plan de formation très ambitieux ; l'État, les collectivités et l'UIMM ont accepté de cofinancer ce plan afin de passer cette période difficile. Il y a quelques semaines, SNECMA, filiale de SAFRAN, dont l'État est actionnaire à plus de 30 %, annonce des annulations de commandes supplémentaires suite à la délocalisation d'une partie de ses productions vers des pays à bas coûts. Par conséquent, il est probable que des licenciements vont être annoncés à Deshors industrie.
Cette situation est inacceptable, choquante. Que fait l'État actionnaire ?