Le marasme est tel que 13 % des agriculteurs envisagent d'arrêter leur activité dans les douze mois à venir. Plus de 50 000 exploitations peuvent disparaître, et avec elles 200 000 emplois.
Hier, le président Sarkozy a montré son incompréhension du sujet. Il n'a proposé aux céréaliers que de se diversifier en cultivant des arbres fruitiers. Même Le Figaro parle de professionnels médusés par tant de légèreté. En vérité, le Président de la République n'a rien dit, car il n'a strictement rien à dire. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SRC et GDR.)
Le plan d'urgence que vous avez vanté hier n'est qu'un nouveau plan d'endettement pour des agriculteurs déjà surendettés. La future loi de modernisation agricole est le signe de votre volonté politique : libéralisation et dérégulation. Vous laissez la régulation aux acteurs privés et désengagez l'État. À aucun moment vous ne défendez l'harmonisation sociale et fiscale européenne pour résoudre les problèmes de distorsion de concurrence ; à aucun moment vous ne défendez l'obligation de relocaliser les productions agricoles ; à aucun moment vous ne défendez le développement des agricultures de terroir qui font la richesse et la renommée de la France.
Monsieur le Premier ministre, ma question est simple. Pourquoi le Président de la République n'a-t-il rien à dire aux agriculteurs au sujet de leur avenir ? Pourquoi laisse-t-il l'agriculture française dans un tel état d'abandon ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR.)