Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture.
Nos producteurs de lait sont au bord du gouffre. En 2009, leur revenu a baissé de 54 %. Ils gagnent aujourd'hui 750 euros en moyenne par mois, et certains ne gagnent rien du tout. On estime que près d'un tiers d'entre eux sont en cessation de paiement. La simple vente de la production laitière n'assure plus le quotidien. Ils empruntent pour rembourser leurs dettes et, parfois, doivent même vendre leur capital, qu'il s'agisse de la terre, du matériel ou des troupeaux. Nombre d'agriculteurs sont devenus cette année de nouveaux habitués des Restos du coeur.
Dans cette situation d'angoisse extrême, les suicides sont de plus en plus nombreux. Jamais autant de désespoir n'a atteint le monde paysan.
Un accord a été signé le 30 mars dernier. Il va permettre une revalorisation du prix du lait pour le deuxième trimestre, à une hauteur moyenne de 9 %. C'est une bouffée d'oxygène pour les agriculteurs, puisque certains industriels voulaient remettre en cause le protocole signé le 3 juin 2009, mais cet accord n'a pas résolu pour autant les problèmes du fond, et les négociations doivent reprendre.
Nos producteurs de lait ne veulent qu'une chose : vivre de leur travail et avoir un avenir.
De leur côté, les industriels et les distributeurs doivent jouer la transparence : c'est la condition du respect qu'ils doivent aux producteurs. Ils ne peuvent rester dans une logique qui casse l'outil de production.
Chacun doit aussi s'interroger. Le prix du lait doit-il par exemple être identique sur l'ensemble du territoire ? Les terroirs ne sont pas les mêmes.
À l'heure du désespoir pour les producteurs de lait, le Nouveau Centre vous interroge, monsieur le ministre : quelles initiatives entendez-vous prendre, et selon quel calendrier, pour que producteurs et industriels trouvent un accord qui assure le moyen et le long terme ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur quelques bancs du groupe UMP.)