Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture.
Hier dans l'Essonne, le chef de l'État a présidé une réunion sur les principaux dossiers agricoles, sans pour autant répondre aux préoccupations de la profession, à savoir l'annulation du redéploiement d'une partie des aides européennes, soit un milliard d'euros, dont pouvaient auparavant bénéficier les céréaliers au profit des éleveurs et des agriculteurs de montagne.
Le Président semble dépassé par l'ampleur de la catastrophe qui s'annonce pour le monde agricole, tant la politique menée par son gouvernement s'avère inefficace au regard des contraintes et enjeux européens qui déciment l'agriculture française dans sa globalité.
Un agriculteur sur deux affirme rencontrer de graves difficultés pour accomplir sa mission professionnelle ; 13 % des exploitants envisagent de cesser leur activité au cours des douze prochains mois, invoquant, pour 62 % d'entre eux, de graves problèmes financiers.
Outre-mer, la situation du monde agricole est semblable à celle de la métropole.
Dans ces contextes difficiles, il n'est pas question que l'État n'assume pas pleinement ses responsabilités.
En Guadeloupe, la filière agricole est sinistrée par les aléas climatiques majeurs. Pour la production melonnière, la perte s'évalue à 980 000 euros, pour la banane à 15 millions d'euros, sans compter les dégâts collatéraux dus à l'absence de nos produits sur le marché européen. Les autres activités agricoles connaissent les mêmes avatars. Les cendres rejetées sur la Guadeloupe lors de l'éruption du volcan de Montserrat en février 2010 et la sécheresse qui sévit actuellement sont les causes directes de cette catastrophe.
Allez-vous faire en sorte, monsieur le ministre, d'abonder l'enveloppe de 500 millions d'euros annoncée au mois de mars dernier pour venir en aide, notamment, à ce secteur en crise ? Allez-vous déclarer l'état de calamité agricole en Guadeloupe ? Enfin, solidairement, je vous demande au nom de tous les agriculteurs français (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC)…