Pour qu'elle soit acceptée par les Français, la réforme que nous allons présenter devra être lisible et perçue comme équitable. Pour eux, le critère de pénibilité doit être pris en compte, mais il est très difficile à mesurer ; au reste, aucun Français ne vous dira qu'il n'a pas un métier pénible. En fait, le seul paramètre que l'on puisse prendre en compte est celui de la durée de vie : il peut être évalué par profession et assorti d'un système correctif.
On nous dit que l'on ne jouera que sur la durée de cotisation, et donc sur la durée de travail, ce que les Français peuvent comprendre. Mais parallèlement, nous nous heurtons à des difficultés d'emploi et au fait que les entreprises n'embauchent pas les seniors, et là ils ne comprennent plus. Nous devons donc faire un gros effort de pédagogie, notamment en matière d'évolution des carrières, pour montrer qu'on n'exerce pas le même métier à cinquante ans qu'à trente ans et qu'à soixante ans : on peut être utile sans faire exactement le même métier.