Je remercie tout d'abord M. Attali de se prêter au dialogue avec les parlementaires. Je suis relativement inquiet, car les Français semblent immunisés contre la question de l'endettement et ne semblent pas se rendre compte qu'il existe un risque réel d'un effet boule de neige de la dette. Ce qui est ici proposé, me semble-t-il, c'est que la France se dote d'un agenda 2020, comme l'Europe s'était doté d'un agenda 2010 à Lisbonne, et commence à réfléchir à un agenda 2020. J'observe d'ailleurs que ceux qui ont refusé de participer aux premiers travaux préparatoires sont les députés socialistes et verts français. On constate que ces agendas ne sont pas contraignants et nous sommes loin des engagements que nous nous étions fixés à Lisbonne. La question essentielle est donc de savoir comment faire en sorte que les choses changent réellement. Car malgré l'accumulation du travail législatif, les Français ont souvent l'impression que rien n'a vraiment changé. On a le sentiment de vivre dans une société bloquée, qui préfère cultiver les statuts et les corporations plutôt que la mobilité. Dès lors, comment remettre cette société en mouvement et sortir de cette « société de la rente » que vous évoquiez dans votre rapport ?
Quand on voit les conditions que vous mettiez au retour de la croissance (tolérance, goût du risque, respect pour l'échec, loyauté à l'égard de la Nation et des générations futures), on mesure la difficulté de l'entreprise. Vous avez raison, la compétitivité est au coeur de tout.