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Intervention de François Brottes

Réunion du 24 mars 2010 à 21h30
Réforme du crédit à la consommation — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes :

Comment faut-il le demander ? Dans quelle langue faut-il l'exprimer ? Quels arguments faut-il encore trouver ?

Madame la ministre, vous l'entendez depuis le début de la séance, il est urgent d'arrêter le massacre. Il est urgent d'en finir avec un dispositif de crédit à la consommation destructeur de vies, un crédit de marchand d'illusions perdues et répétées. Alain Néri le rappelait à l'instant : chaque jour qui passe aggrave le nombre des victimes qui ne s'en remettront jamais.

Le 23 février dernier, donc presque trois mois après notre débat en commission des affaires économiques, autour du président Patrick Ollier, neuf mois après que le texte a été voté au Sénat, je recevais cette lettre : « Monsieur le député, je sais que vous luttez farouchement contre le crédit revolving qui est pour moi “la peste” du XXIe siècle, et qu'il faut éradiquer. Il y va de la vie des personnes concernées. »

Cette lettre a été envoyée, parmi des dizaines – et même des centaines – d'autres, par une dame que j'appellerai Hélène, une habitante de ma circonscription dans la jolie ville de Pontcharra. Je poursuis :

« Ma petite soeur, mariée, mère d'un enfant, s'est laissée prendre par le crédit revolving : c'est une proie facile, elle souffre d'une addiction à la dépense – uniquement pour des dépenses personnelles. »

Cette dame a souscrit, en cinq semaines – et oui, c'est possible ! –, un crédit revolving chez Accord de 2 500 euros, un crédit revolving et un prêt personnel chez AXA pour 7 800 euros, deux crédits revolving Banque Casino de 16 500 euros, un crédit revolving chez C2C de 3 000 euros, un crédit revolving chez CDGP de 1 500 euros, deux crédits revolving et trois prêts personnels CETELEM pour un total de 21 000 euros, un crédit revolving et un prêt personnel chez Cofidis pour 15 600 euros, un crédit revolving Cofinoga de 18 560 euros, un crédit revolving Creatis de 4 500 euros, un crédit revolving chez DIAC de 7 000 euros, un crédit revolving de 6 000 euros chez Disponis, deux crédits revolving FIDEM pour 7 000 euros, un crédit revolving de 4 000 euros chez Financo, trois crédits revolving Finaref pour un total de 14 000 euros, deux prêts personnels et un crédit revolving chez Franfinance pour 10 600 euros, deux crédits revolving GE money Bank pour 10 600 euros, deux crédits revolving Médiatis de 15 500 euros, un crédit revolving Ménafinance de 3 500 euros, un crédit revolving Monabanq de 9 000 euros, deux crédits revolving Oney pour 6 000 euros, deux prêts personnels et un crédit revolving chez S2P Pass pour 21 000 euros, un crédit revolving SEDEF de 9 100 euros, deux prêts personnels et un crédit revolving de 23 300 euros chez Sofinco.

Eh oui, c'est possible : plus de trente crédits revolving et plus de dix prêts personnels auprès des mêmes organismes en cinq semaines, dont le total est de 240 000 euros ! Je sais bien que ce n'est pas un record, puisque l'une de nos collègues a cité le chiffre de 350 000 euros. Mais c'était en cinq ans.

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