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Intervention de Alain Néri

Réunion du 24 mars 2010 à 21h30
Réforme du crédit à la consommation — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Néri :

Madame la ministre, nous sommes ce soir devant vous pour discuter d'un problème particulièrement difficile qui frappe un nombre toujours plus important de nos concitoyens. Mais le sujet n'est pas nouveau puisque le crédit renouvelable a fait son apparition dans les années 30, aux Galeries Lafayette, afin de faciliter et d'augmenter la consommation, après avoir été mis en application aux États-Unis bien avant. Puis ce crédit s'est développé. Or on s'est aperçu, depuis plusieurs années, qu'il causait des dégâts importants chez les plus faibles et les plus modestes.

Pour tenter de résoudre ce problème, douze lois ont été votées depuis 1989. Nous ne sommes pas contre le crédit à la consommation, comme on a voulu le faire croire. Bien au contraire, nous y sommes favorables, à condition qu'il soit régulé, permette à certains de consommer sans les entraîner dans une spirale de dette qu'ils ne peuvent plus maîtriser.

Madame la ministre, nous avons vécu une crise financière qui a débouché tout naturellement sur une crise économique, puis sociale. Chacun peut constater que la crise sociale est déjà dépassée et que nous sommes dans l'urgence sociale, voire dans l'exaspération sociale. Certains de nos compatriotes ont des revenus indécents – un Français sur sept vit en dessous du seuil de pauvreté avec moins de 800 euros par mois – tandis que d'autres se gavent avec des millions d'euros. Et encore avez-vous la chance, vous qui êtes aux responsabilités de l'économie, que les Français ne sachent pas forcément compter en euros, sinon la situation leur paraîtrait bien plus insupportable encore.

À l'origine, le crédit à la consommation avait été mis en place pour aider une partie de nos concitoyens à acheter certains biens de consommation et d'équipement. Mais aujourd'hui, avec la crise, ces mêmes concitoyens sont en situation de détresse – je doute, madame la ministre, que vous arriviez jusqu'au 30 du mois si vous n'aviez que 800 euros par mois pour vivre. Pour nombre de ces familles, le mois se termine le 15 ou le 20. Pourtant, il faut continuer à faire manger les gosses. Dorénavant, le crédit à la consommation permet d'assurer les dépenses courantes d'alimentation. Mes chers collègues, en disant cela, je ne fais pas du Zola car je suis certain que vous rencontrez dans vos permanences de telles situations.

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