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Intervention de Jean-Patrick Gille

Réunion du 23 février 2010 à 16h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Patrick Gille :

Je voudrais relativiser un peu les propos de M. Liebgott.

Comme mon collègue Bernard Perrut, je me suis beaucoup investi dans les problèmes des jeunes et, comme lui, je n'ai pas beaucoup apprécié votre exposé. En prenant du recul, on peut se demander si toute société n'envoie pas ses enfants au casse-pipe. Les générations précédentes les ont envoyés à la guerre. Nous, nous les confrontons à la guerre économique, à la concurrence généralisée. Est-ce une fatalité anthropologique ? Les insiders font-ils payer un lourd tribut aux jeunes, faute de le faire payer aux immigrés ? Les jeunes sont devenus ce qu'étaient les immigrés dans les années 1970. Votre démonstration est terrible car elle montre la dynamique négative que cette situation déchaîne.

Comment expliquez-vous la cécité de notre société, y compris des jeunes eux-mêmes ? Est-ce un fatalisme, du type « chacun doit faire ses preuves » ? Les jeunes, comme le montrent leurs tenues vestimentaires, s'identifient à une forme de paupérisation. Est-ce parce que nous n'avons pas su maîtriser les phénomènes liés à l'allongement de la durée de la vie ? Notre espérance de vie gagne un trimestre par année et nous avons sous-estimé ce phénomène, auquel sont venus s'ajouter les gains de productivité.

Comment inverser la tendance ? Nous sommes pris dans une terrible spirale. Un déclic, une prise de conscience sont-ils possibles ? En tant que responsable d'une mission locale et responsable national, j'en doute.

Le dispositif de défiscalisation des heures supplémentaires est le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Nous avons fait un choix qui joue contre les jeunes !

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