Nous vous remercions pour la qualité de votre analyse, même si elle n'est pas très gaie. Nos enfants, diplômés ou non, sont dans la situation que vous avez décrite. J'ai interrogé aujourd'hui même le Gouvernement sur la situation anxiogène de l'emploi pour les jeunes, qu'ils soient sous contrat à durée déterminée, intérimaires ou en stage. Ils ont du mal à se loger à Paris, à Grenoble et ailleurs.
Au-delà de ce constat accablant pour notre société qui n'a pas su donner leur place aux jeunes, je voudrais vous poser deux questions.
Aujourd'hui, nous parlons beaucoup de l'emploi des seniors. Il me paraît évident qu'en privilégiant les seniors, nous retardons l'entrée des jeunes dans le monde du travail. D'aucuns considèrent que mon analyse est « soixante-huitarde », mais je l'assume parfaitement. Les fonctionnaires qui travaillent au-delà de soixante ans reportent d'autant l'entrée des jeunes dans le monde du travail.
Comment sortir de ce schéma, dont les seniors se sentent grandement responsables ?
En tant que député, je me sens presque coupable d'être encore là à mon âge. Nous n'avons manifestement pas fait de progrès majeurs quant à la place accordée aux jeunes. Est-ce un problème de société ? Avons-nous quelque espoir d'en sortir, grâce à une embellie de croissance – que l'on ne voit pas forcément venir – ou faut-il reconfigurer nos schémas de pensée ? À la question que je lui posais tout à l'heure en séance publique, Laurent Wauquiez a répondu en balayant d'un revers de main les emplois-jeunes et l'assistanat, pour faire la part belle à la reprise. Mais c'est un discours que nous entendons depuis vingt ans, sans que rien ne reparte vraiment ! Existe-t-il des moyens de redonner confiance à la jeunesse ?