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Intervention de Françoise Guégot

Réunion du 24 février 2010 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Guégot :

Je rappelle que ma mission intervenait après le vote de la loi. Je n'ai donc fait aucune proposition de nature législative. L'idée était au contraire de voir comment de manière pragmatique et à très court terme l'on pouvait décliner le service public de l'orientation, tel qu'il a été défini par la loi. S'agissant des propositions en matière de labellisation et de lieux communs, certaines régions ont déjà mis en place des lieux d'échange et une coordination entre les acteurs. Lorsqu'elle existe, cette coordination est certes efficace, mais elle n'existe pas partout et il y a par conséquent des disparités importantes sur le territoire en matière de prestations et partant une rupture dans l'égalité des chances. L'objectif de la labellisation est de permettre aux structures qui marchent bien de montrer l'exemple, afin de développer des systèmes efficaces sur l'ensemble du territoire en partant de ces bons exemples. C'est pourquoi j'ai renoncé à l'idée de reconstruire une agence nationale ou de reconstruire de nouveaux systèmes. L'idée est de bâtir un service public en partant de l'existant qui a fait ses preuves.

En ce qui concerne la séparation entre orientation et organismes de formation, il s'agit de l'une des préconisations de mon rapport. Pour être labellisées pour l'accueil et le premier accueil du service public de l'orientation, j'ai proposé que les structures soient complètement déconnectées de la formation, pour qu'il n'y ait pas de captage de publics précis.

S'agissant du développement des opérateurs privés, si l'on met en place un service public dans lequel interviennent divers organismes, il convient de prévoir une prestation minimum de qualité. Le label permettra à chacun de nos concitoyens d'identifier les structures susceptibles de dispenser cette prestation minimum de qualité, s'agissant du premier accueil et de la mise à disposition d'informations. Cela ne veut pas dire que ce point d'entrée va les accompagner sur la totalité de leur parcours. Quand on parle d'accès « tout public », il s'agit bien du premier accès à l'orientation, qui permet de recevoir les informations de base ainsi qu'une éducation à l'orientation. Mais, le service public de l'orientation ne supprime pas l'ensemble des réseaux spécialisés existants. La mission d'orientation et d'accompagnement des jeunes de l'Éducation nationale sera maintenue. Pour les publics particuliers comme les personnes porteuses de handicap, le réseau de l'Agefiph reste compétent, de même que les missions locales. Les points d'entrée permettent d'accroître la mutualisation et la visibilité du système et d'orienter ensuite chacun en fonction de ses besoins vers les réseaux spécialisés pour un accompagnement dans la durée. Le service public de l'orientation n'est que la première pierre du dispositif, la tête d'entrée du réseau.

S'agissant de la nécessité d'adopter une approche pragmatique et par filières, j'ai insisté sur l'intérêt d'une approche par compétences par rapport à une approche par métiers. Il est souvent important pour un salarié, qui a besoin d'une reconversion professionnelle, de bénéficier d'un transfert de compétence pour passer d'une filière à l'autre, la priorité d'une famille étant souvent de rester sur un même lieu géographique, sans avoir à déménager à l'autre bout de la France afin de rester dans la même filière professionnelle.

S'agissant du poids du diplôme, je partage totalement l'avis de Jean-Patrick Gille, d'où l'intérêt de développer la formation tout au long de la vie et la formation différée.

À l'évidence, la création d'un site Internet ne règle pas tout. Cependant, il peut être plus facile pour des jeunes de quatorze ou quinze ans, compte tenu de leur culture, de trouver une information sur Internet, plutôt que de consulter de volumineuses brochures sur les métiers – au demeurant de qualité –, telles celles publiées par l'ONISEP.

Il est indispensable de multiplier les initiatives, aussi diverses puissent-elles être, de manière à favoriser la mise en relation des entreprises et des jeunes. On peut penser à des projets de radios numériques ; pourquoi ne pas imaginer également de recourir aux émissions de la télévision publique, ainsi que nous l'avions évoqué dans le cadre des travaux de la mission d'information parlementaire précitée ? Bref, tous les outils sont bons pour avancer.

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