Monsieur le ministre de l'éducation nationale, depuis des mois, nous vous interpellons sur la dégradation constante des moyens consacrés à l'éducation. Chaque semaine nous en apporte de nouveaux exemples.
Ainsi, le lycée professionnel Patu de Rosemont de Saint-Benoît, à La Réunion, verra disparaître, sans concertation préalable, son statut de zone d'éducation prioritaire dès la prochaine rentrée. On pourrait comprendre cette décision si elle était justifiée par l'amélioration de la situation sociale des élèves. Mais, monsieur le ministre, répondez-moi franchement : peut-on dire qu'un lycée qui accueille plus de 92 % d'élèves boursiers n'est pas prioritaire ? Un lycée où 15 % des élèves entrant en CAP sont illettrés n'est-il pas prioritaire ? N'est-ce pas une priorité que de continuer à soutenir un lycée situé au coeur d'une zone urbaine sensible ?
En réalité, cette décision arbitraire n'est motivée que par le seul souci comptable. Ce que vous prétendez donner aux uns, vous le retirez en fait aux autres et aux plus défavorisés.